Arrivé au Burkina fin septembre 2016, en tant qu’ambassadeur de la France au Burkina, Xavier Lapeyre de Cabanes n’est pas seulement le représentant du président français auprès de son homologue burkinabè. Il est aussi un VRP des entreprises françaises installées au « Pays des hommes intègres ».
Pour des raisons historiques, la France, on le sait, demeure le premier partenaire économique et commercial du Burkina. Mais mondialisation oblige, le Burkina a multiplié ses partenariats avec d’autres pays et diversifie des sources de financement. A vrai dire, il n’y a plus de pré-carré et les entreprises françaises font depuis des décennies face à la concurrence de nouveaux acteurs économiques.
Face à ce nouvel ordre économique, quelle est désormais le poids économique de la France au Burkina ? Comme les entreprises de l’Hexagone parviennent-telles à conserver, voire, conforter leurs positions face aux nouveaux arrivants ? Que pèsent-elles en termes de chiffre d’affaires et de création d’emplois ?
La France demeure-t-elle encore la première destination des Burkinabè en matière de formation ? Autant de questions que Kaceto.net est allé poser à l’ambassadeur Lapeyre de Cabanes le 28 juin dernier. Il était entouré du deuxième conseiller, également en change de la presse, du conseiller économique et du directeur adjoint de l’AFD pour le Burkina.
A leur demande, l’interview a été relue par les services de l’ambassade.

Début décembre 2013, Hubert Védrine, Lionel Zinsou, Hakim el-Karoui, Jean-Michel Sévérino et Tidjane Thiam ont publié un rapport intitulé « un partenariat pour l’avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économique entre l’Afrique et la France ». Selon eux, la France perd des parts de marchés sur le continent face aux nouveaux partenaires comme la Chine.
Quatre ans après ce constat, quel est l’état des rapports économiques et commerciaux entre la France et le Burkina ?

Il y a une cinquantaine de filiales de groupes français au Burkina qui créent 3200 emplois directs avec un chiffre d’affaires d’environ 650 milliards de F CFA. A ces filiales s’ajoutent une centaine d’entreprises qui sont dirigées ou créées par des Français au Burkina, et on les trouve dans l’agriculture, l’hôtellerie, le tourisme, les télécoms, etc. Les filiales sont présentes dans la construction (Sogea Satom, Bouygues) la banque (BICIA-B, SGBB, Allianz), l’agroalimentaire (Castel, qui est l’unique brasseur au Burkina), les télécoms avec Orange et Vivendi récemment, la distribution de pétrole avec Total.
Quant à notre place par rapport à la Chine, les choses sont simples. Comme tous les pays la planète, excepté la Corée du Nord, le Burkina est dans la mondialisation et fatalement, l’économie du pays se diversifie avec l’arrivée de nouveaux partenaires. Depuis 15 ans, la Chine a aussi une politique d’élargissement de ses marchés et c’est tout à fait logique que les entreprises chinoises prennent des parts de marché autrefois détenues par la France. Mais nous restons le premier partenaire économique et commercial du Burkina ! Les exportations françaises vers le Burkina ont augmenté l’année dernière pour atteindre un volume de 150 milliards de F CFA contre 12 milliards pour le Burkina vers la France.
La France exporte des médicaments, des céréales et des machines. Il y a des secteurs nouveaux qui sont en forte progression comme les télécoms, les équipements électriques, la consommation alimentaire, etc. Oui, il y a des secteurs où les exportations françaises stagnent et d’autres où elles progressent. La vie de l’économie est ainsi faite.

Selon la direction générale du trésor français, le stock des investissements français au Burkina s’élevait à 97 millions d’euros en 2012. Qu’en est-il aujourd’hui et quels sont les secteurs qui attirent ces investissements ?

Le stock des IDE était de 65 milliards en 2012 contre 136 milliards en 2016, principalement dans les secteurs que j’ai cités plus haut, avec un plus dans les télécoms où Orange Burkina a annoncé un programme d’investissement de 100 milliards de F CFA entre 2017-2021. Avec la ministre de l’Economie numérique et postes Hadja Fatimata Ouattara/Sanon et le directeur général d’Orange Monde, Stéphane Richard, nous avons donné, mi-mai 2017, les premiers coups de pioche pour le creusage de la tranchée de la fibre optique d’Orange qui devrait faire la boucle Côte d’Ivoire-Ghana. Cela permettra d’avoir une meilleure communication filaire et des services internet de meilleure qualité et d’offrir plus de capacité des antennes à diffuer des données. Nous avons l’avantage d’être dans un pays où la géographie est plane, ce qui demande moins de relais à implanter que si on était dans des zones accidentées. Dans quelques années, la totalité du Burkina sera donc bien couverte, y compris dans les petits villages où on pourra recevoir non seulement la téléphonie sans fil mais, aussi l’Internet.

Une des 15 propositions du rapport cité plus haut portait sur la relance de la formation du capital humain et la coopération universitaire. Or, selon l’Unesco, la France a perdu la 3ème place qu’elle occupait dans l’accueil des étudiants étrangers au profit de l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni occupant les premiers rangs. La France accueille-t-elle moins d’étudiants et de stagiaires burkinabè qu’il y a 10 ans ?

La France a effectivement perdu la 3ème place dans l’accueil des étudiants étrangers au profit de l’Australie, mais ce pays accueil une clientèle qui est essentiellement asiatique (Corée, Malaisie, Chine, etc.). C’est donc un grossissement des étudiants chinois en Australie qui fait que ce pays a pu nous passer à la 3ème place. Mais l’explication est simple : par rapport à la France, l’Australie a un avantage géographique, et pour un étudiant malaisien, coréen, c’est plus facile d’aller étudier en Australie qu’en France. Mais, la différence entre nous est très faible et nous conservons notre part de marché qui est autour de 6%.
S’agissant des Burkinabè, il y a environ 1200 étudiants en France et notre pays reste la première destination des Burkinabè, très loin devant la Côte d’Ivoire (600) ou les Etats-Unis. Nous avons bien l’intention de conserver cette première place en augmentant le nombre d’étudiants, surtout ceux qui sont en Master ou en doctorat en leur accordant prioritairement les bourses. Pour tous ceux qui veulent étudier en France, même dès le Bac, ils peuvent le faire en passant par Campus France pour faciliter leur inscription. Deux espaces Campus France sont situés dans les Instituts français de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Il suffit de remplir un seul dossier qui est envoyé à toutes les universités auxquelles on peut prétendre. Campus France fait du conseil personnalisé en communiquant aux étudiants des informations sur les universités qui correspondent à ce qu’ils veulent faire.
Je pense que les étudiants burkinabè en France sont contents, puisque leur nombre ne cesse d’augmenter. La preuve, le nombre de visas accordé croît de l’ordre de 7 à 8% par an et dès que le dossier d’un étudiant est accepté dans une université, le visa lui est facilement délivré.
Pour les bourses, nous en accordons 40 nouvelles tous les ans, mais il y a des bourses qui durent 3-4 ans pour les étudiants en doctorat. Au total, environ 250 bourses sont accordées actuellement aux étudiants burkinabè. Mais, cette lecture de ce qu’est un boursier burkinabè en France est partielle, car en réalité, tous les étudiants Burkinabè qui étudient en France sont des boursiers du gouvernement français puisque les études sont gratuites. Ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis !

Ce n’est pas totalement exact puisque les étudiants paient les frais d’inscriptions…

Oui, mais de l’ordre de 500 euros, couverture sociale comprise ! Aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie, l’étudiant paie pour sa santé et les frais de scolarité qui peuvent coûter 15 ou 20 000 dollars par an. Donc, les études des Burkinabè en France sont payées à 100% par le contribuable français !

Que vous disent les chefs d’entreprises françaises sur l’environnement des affaires au Burkina ?

Michel Dhé, Conseiller économique, Chef du Service économique de Ouagadougou, avec compétence sur le Niger : Il n’y pas d’obstacle fondamental au développement des entreprises françaises au Burkina, même si certains investisseurs regardent de près les défis sécuritaires. Le déficit d’infrastructures routières et énergétique peut-être un handicap pour le démarrage, car avec seulement 300 MW pour 20 millions d’habitants, on est confronté à la rareté et la cherté. Mais cela est un problème pour tous les opérateurs économiques, qu’ils soient Burkinabè ou étrangers.

Ambassadeur : Je n’ai pas entendu dire par les industriels français qu’ils étaient victimes de harcèlement. J’étais dans un pays [Bulgarie, NDLR] où une entreprise s’était fait voler deux ses filiales grâce à une décision de justice, et il a fallu que je fasse un esclandre à la télé pour que les autorités judiciaires et politiques fassent leur travail. Ici, on est quand même au pays des Hommes intègres, ce qui ne veut pas dire que tous les Burkinabè sont intègres, mais la perfection n’est pas de ce monde. Ce dont les chefs d’entreprises ont besoin, c’est la qualité des infrastructures et la sécurité juridique, c’est-à-dire des lois qui ne changent pas tous les jours, des façons de les appliquer et les contrôler qui ne changent pas tous les jours, etc. J’ai l’impression que mes compatriotes ne se plaignent pas de vivre dans un pays d’imprévisibilité permanente, ce qui est quand même un point important

Mais sur le site du ministère français des Affaires étrangères, il y a une bande rouge sur le nord jusqu’à l’ouest du Burkina qui n’incite pas les étrangers à venir au Burkina…

Oui, il y a cette bande rouge, non pas que l’ambassade a envie de la dessiner pour son plaisir, mais c’est parce que les conditions de sécurité sont mauvaises. Il y a une menace qui vient essentiellement du voisin malien et tout le monde le sait, avec la présence du groupe Ansaroul Islam . En plus des actions contre les forces burkinabè, nous savons que ces groupes sont en recherche d’otage, particulièrement français. Il y a deux otages qui ont été enlevés il y a 18 mois, -un Australien et un Roumain-, et nous ne souhaitons pas nous retrouver avec un otage enlevé au Burkina. Nous indiquons donc sur cette carte, les zones qui sont très dangereuses où nous déconseillons aux Français d’y aller. Mais 80% du territoire burkinabè est en jaune, c’est-à-dire normal où il faut être aussi prudent. Le Burkina Faso utile reste très important et nous estimons que nos compatriotes peuvent venir travailler dans votre pays en étant vigilant. Et puis, la carte, qui est établie par plusieurs administrations françaises, est évolutive.

Lors de la table-ronde de Paris, la France a annoncé 300 milliards de FCFA. Est-ce que le pari est tenu ?

Oui, c’est sur la période du PNDES dont environ 260 milliards par l’AFD et c’est environ 50 milliards par an contre 40 milliards auparavant, ce qui n’est pas négligeable. L’AFD s’est déjà engagée pour 60 milliards, même s’il y a des engagements antérieurs mais qui correspondant à des projets devenus murs en 2016. En 2016, l’AFD a décaissé 9 milliards pour le financement des centres secondaires de la Sonabel, et en 2017, les décaissements devraient s’élever à 20 milliards de F CFA. On n’est pas encore aux 50 milliards mais, nous ne sommes qu’à la moitié de l’année et avec les projets qui vont arriver à maturité, le montant promis devrait être atteint.
Thierry Liscia, directeur-adjoint de l’agence AFD au Burkina Faso : effectivement les engagements de l’AFD s’élèvent à 52 milliards d’euros par an et l’année dernière, nous avons a fait 65 milliards de F CFA d’engagements, ce qui est au-dessus de ce qui était prévu. Les décaissements vont suivre dans le but de financer les projets sur le solaire, le développement urbain de Ouaga où une dizaine d’euros a été déjà engagé.
L’ambassadeur sur les PPP : SOGEA Satom réalise l’échangeur de l’ouest même si c’est sous Blaise Compaoré que le projet a été lancé, mais il y a le bitumage de route, l’aménagement de la rocade, le périphérique de Ouaga et l’autoroute Yamoussoukro Ouaga. En matière d’énergie, un groupement franco-sudafricaine a manifesté son intérêt pour un projet PPP, deux centres solaires 34 MW pour environ 35 milliards de F CFA.
Il y a eu une décision qui a été prise en conseil des ministres du 23 juin 2017 pour alléger les procédures d’attribution des marchés publics comme pour les PPP. Nous allons regarder cela de près pour voir comment les entreprises françaises peuvent se positionner. C’est une très bonne nouvelle parce qu’on va pouvoir lancer des PPP plus vite et c’est important vu les urgences qu’il y a au Sahel. Avec mes collègues de la Troïka, nous avons eu une rencontre avec la ministre de l’Economie, des finances et du développement, qui nous a expliqué que des garde-fous ont été mis pour éviter que ces allégements de procédures n’aboutissent à des explosions de copinage et de corruption. Nous avons été rassurés même si je n’étais pas inquiet, mais il y a des mesures qui seront prises pour éviter des dérives. Tous nos services seront mobilisés pour inciter les entreprises françaises à s’intéresser à des PPP sur lesquels elles ont de l’expertise, comme en matière énergétique, les centrales solaires hors réseau, donc complètement déconcentrés dans les villages pour alimenter une école.

Selon les douanes françaises, les produits pharmaceutiques occupaient le premier rang des exportations françaises vers le Burkina en 2014, 2015 et 2016 avec toutefois une baisse de -10% en 2016. Mais nettement mieux que l’automobile, -53,4 %. Les marques françaises ne vont-elles pas disparaitre du marché burkinabè ?

Oui, la principale raison est que la CAMEG est un acheteur important de médicaments génériques. Or cette structure était en crise pendant les 9 derniers mois de l’année dernière, qu’elle a fait moins de commandes. Mais les trois plus importants grossistes privés, hors CAMEG sont des filiales de laboratoires français : il y a Laborex Burkina qui est une filiale d’EuraPharma, Tedis Pharma Burkina qui est une filiale Tedis Pharma et Cophadis Burkina qui est une filiale de Cophadis. Donc, sur ce secteur d’activité, la France reste présente au Burkina et les résultats sont bons. En fait, les exportations françaises dans un pays sont tributaires de la situation économique dans son ensemble. Il y a 25 ans, tout le monde roulait avec des véhicules français, mais aujourd’hui, ce sont d’autres produits qui sont exportés, mais qui sont moins visibles comme les pylônes ou les produits d’interconnexions. A l’échangeur de l’ouest par exemple, il y a des équipements de béton qui sont fabriqués en France et tout le monde ne le sait pas !

L’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne financent la construction d’une centrale solaire photovoltaïque de 33 MW à Zagtouli. Quels sont les autres projets financés par l’AFD au Burkina ?

Thierry Liscia : Il y a cinq secteurs dans lesquels nous intervenons dans le cadre d’un partenariat : l’enseignement de base et la formation professionnelle, le développement urbain, l’énergie, l’eau et l’assainissement en milieu urbain, le développement rural et la sécurité alimentaire. Il y a la gouvernance depuis l’an dernier qui était dévolue à l’ambassade, mais tout cela fait partie de la coopération entre la France et le Burkina.
Sur le développement rural, nous finançons un programme de sécurité alimentaire à l’Est du Burkina, en plus de la sécurisation foncière, l’énergie avec la centrale solaire de Zagtouli, mais aussi des centres secondaires dans les connexions entre Kaya et Dori, Djibo-Ouahigouya, puis l’interconnexion avec le Ghana via Bolgatenga-Ouaga
Pour l’eau et l’assainissement urbain, il y a Ziga2 avec le doublement des capacités d’adduction en eau potable de Ouaga, un projet de 158 millions d’euros financés avec d’autres bailleurs dont 30 millions d’euros par l’AFD.
Sur l’aménagement urbain, nous soutenons le programme de développement durable de Ouaga visant à faciliter la mobilité urbaine dans un premier temps avec la réfection de route, et dans un deuxième temps, la construction de gares routières à hauteur de plus de 80 million d’euros, la plus grosse opération jamais faite au Burkina. Il y a aussi la création de centres de vie comme à la gare de l’Est, et dans d’autres quartiers pour éviter les concentrations.

Tous ces projets sont-ils exécutés par des entreprises françaises ou procédez-vous à des appels d’offres ?

Depuis 2002, l’aide de la France est déliée ; fini le temps où il fallait que ce soit les entreprises françaises qui exécutent les projets financés par la France et cela est valable dans tous les pays membres de l’OCDE. Nous travaillons avec des maitres- d’ouvrage publics qui sont soit des ministères, soit des sociétés nationales publiques, soit des collectivités locales. (Sonabel ONEA, Mairie, ministère de l’éducation etc.). C’est le maitre-d’ouvrage public qui décide et nous donnons seulement des avis de non-objection. Si une entreprise allemande est mieux placée qu’une française et qu’elle remplit tous les critères, c’est elle qui aura le marché et vice-versa.
Ambassadeur : c’est une obligation pour tous les membres des pays de l’OCDE.. Quand un pays aide un autre pays, il ne doit pas exiger que ce soit ses entreprises à qui sont réservés ces marchés.

Nadia Fanton, deuxième conseiller à l’ambassade : On s’est rendu compte que ça profitait à tout le monde parce que ça permettait de faire plus de projets, d’être plus efficace, et les entreprises françaises peuvent à présent obtenir des projets allemands, italiens, etc., quelque soit le partenaire financier

L’ancien ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait lancé ce qu’il a appelé la « diplomatie économique ». En tant qu’ambassadeur, vous êtes aussi un VRP des entreprises françaises au Burkina. Comment gérez-vous ces deux casquettes ?

Ce n’est pas nouveau dans l’action, mais dans l’affichage. Je suis diplomate depuis 28 ans et j’ai travaillé avec plusieurs ambassadeurs avant d’en devenir. Les diplomates ont toujours eu le souci d’aider les entreprises françaises à se développer, et de régler des problèmes qu’elles peuvent rencontrer. On a donc toujours fait de la diplomatie économique sans le savoir comme monsieur Jourdain fait de la prose sans le savoir !
Ce qui est nouveau dans la diplomatie économique voulue par Laurent Fabius, c’est l’affichage de la priorité donnée à la diplomatie économique. C’est important parce que ça peut inciter les entreprises françaises à comprendre que l’ambassade peut les aider, et non qu’elle va les aider, parce que l’ambassade n’a pas beaucoup de leviers ni de pouvoir. Tout ce que je peux faire, c’est ouvrir des portes au Burkina et jouer les intermédiaires.
La diplomatie économique est un des éléments de la diplomatie, et je n’ai aucune difficulté à m’en occuper. Cette activité occupe 30% de mon temps ici pour l’instant.

Etes-vous prêt à vendre le Burkina aux entreprises françaises ?
C’est le rôle de mon homologue Alain Ilboudo de vendre le Burkina aux entreprises françaises. Moi je m’occupe de vendre la France au Burkinabè même si, bien sûr, je donne régulièrement des informations à des entreprises françaises désireuse de s’installer au Burkina.

Interview réalisée par Joachim Vokouma
Kaceto.net