Soubré, le chef-lieu de la Région de la Nawa, a abrité du 30 juin au 03 juillet 2017, la réunion dénommée « Rencontre trimestrielle de l’Ambassadeur et Consuls du Burkina Faso en Côte d’Ivoire ». Au menu de ce conclave, l’épineuse question de l’organisation et de la gestion de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire et les préparatifs du 6è sommet du Traité d’Amitié et de Coopération ivoiro-burkinabè, du 12 au 18 juillet 2017 à Ouagadougou.

Deuxième du genre après celle tenue à Bouaké, le 10 mars 2017, la rencontre de Soubré a réuni autour de SEM. Mahamadou Zongo, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire, Monsieur Maxime Yabré, consul général du Burkina à Bouaké, Monsieur Daouda Diallo, consul général du Burkina à Abidjan et Monsieur Mitibkieta Jean De Dieu Zoundi, Consul honoraire du Burkina Soubré. Ont assisté, également, à cette rencontre, Monsieur Hervé Bazié, premier conseiller de l’ambassade et Monsieur Idrissa Soulama, consul adjoint d’Abidjan. L’ordre du jour se résume ainsi qu’il suit :
  Examen et adoption de l’ordre du jour et du compte rendu de la première rencontre tenue à Bouaké ;
  Communications sur les activités de la représentation diplomatique ;
  Organisation et gestion de la communauté burkinabè et de diverses questions.
Avant l’entame des travaux, Monsieur Mitibkieta Jean de Dieu Zoundi, a, au nom de la communauté burkinabè de Soubré, souhaité la bienvenue dans la cité de la Nawa. Monsieur Zoundi s’est réjoui du choix de sa juridiction car cela fait belle lurette que Soubré n’a plus abrité une rencontre d’une telle envergure. Il a traduit ses remerciements et ceux de la communauté burkinabè à l’ambassadeur Zongo dont les deux sorties effectuées en novembre 2016 et en mars 2017 dans sa juridiction sont restées gravées dans la mémoire de ses compatriotes. Mieux, ces deux sorties ont permis la suppression de contrôle de certificat de résidence dans les corridors.
Monsieur Zoundi a souhaité que les résolutions qui sortiront de leur conclave apportent un réel changement dans le comportement des Burkinabè de Côte d’Ivoire.
En réponse à ce mot de bienvenue, l’ambassadeur Zongo a remercié personnellement et au nom des consuls généraux de Bouaké et d’Abidjan, le consul honoraire, affectueusement appelé « Doyen ».
Ensuite, l’Ambassadeur et les trois Consuls ont adopté l’ordre du jour de la rencontre ainsi que le compte rendu de la première réunion, tenue à Bouaké.
Au sujet des communications sur les activités de la représentation diplomatique, il est revenu d’abord à l’Ambassadeur Mahamadou Zongo d’introduire les échanges. Et à ce propos, il a fait le point des activités menées au niveau de l’ambassade qui sont, entre autres, le dossier du Mont-Péko, les préparatifs du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, et les dossiers internes à la représentation diplomatique.
Ensuite, le consul général de Bouaké, Monsieur Maxime Yabré, a fait le point de fonctionnement de sa juridiction. Il a noté un ralentissement dans les opérations d’enrôlement des cartes consulaires biométriques. Il a fait aussi le point des occupations illégales des forêts classées et parcs nationaux par les populations allogènes ainsi que la pratique de l’orpaillage clandestin. Il est revenu sur le délai d’inscription des bacheliers burkinabè de Côte d’Ivoire dans les universités du Burkina, délai qu’il estime insuffisant à cause des difficultés inhérentes à constituer les dossiers.
Quant au consul général d’Abidjan, Monsieur Daouda Diallo, il a dressé l’état des activités menées dans sa juridiction. En plus des activités classiques, à savoir, la délivrance des cartes consulaires biométriques, le règlement des multiples litiges et de toute nature, il a annoncé le projet de visites aux compatriotes détenues dans les prisons. Il a fait le bilan de l’organisation d’élections des délégués consulaires en fin de mandat ou disparus. A Abidjan, le consul général a noté également un ralentissement dans le processus d’enrôlement des cartes consulaires. Des sujets d’ordre interne au bon fonctionnement du Consulat général d’Abidjan ont été abordés.
Enfin, le Consul honoraire de Soubré, Monsieur Mitibkieta Jean de Dieu Zoundi, a résumé l’essentiel de son intervention sur l’insécurité qui règne dans sa juridiction. En effet, des attaques à mains armées ou des braquages mortels sont monnaie courante dans la zone, et touchent des Burkinabè. Il a souhaité l’ouverture des agences de Coris Bank dans certaines villes de la juridiction afin de réduire les braquages et autres risques.
Le troisième point de l’ordre du jour portant sur l’organisation et la gestion de la communauté burkinabè de Côte d’Ivoire est parti d’un constat : confusion des statuts entre Naabas, Notables et Associations ; manque de cohérence entre les auxiliaires administratifs que sont les délégués consulaires et les délégués du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE).
Face à de tels constats qui plombent les activités de la représentation diplomatique, l’ambassadeur Mahamadou Zongo entend organiser la diaspora burkinabè par des actions de plusieurs ordres. Il s’agit, entre autres, du rapprochement de la représentation diplomatique auprès de ses administrés, de l’établissement des règles consensuelles pour le choix des responsables de la communauté (chefferies, associations, délégués consulaires et délégués CSBE), et la création d’un Cadre de concertation consulaire en vue de régir les relations entre les consulats et la communauté. Voilà grosso modo, ce que l’ambassadeur Zongo a soumis à la réflexion des Consuls généraux et honoraire.
Pour la résolution des différentes préoccupations des consuls généraux et consul honoraire, l’Ambassadeur Mahamadou Zongo dit prendre bonne note afin de les soumettre à qui de droit.
Initiée par l’Ambassadeur Mahamadou Zongo depuis sa prise de fonction en septembre 2016, ces rencontres entre l’Ambassadeur et les consuls généraux et consul honoraire visent plusieurs objectifs, à savoir, faire le point des activités au niveau de l’ambassade et de chaque consulat général et honoraire, d’une part, et la tenue itinérante permet de découvrir les réalités de chaque juridiction et sa communauté d’autre part. C’est dans ce sens que s’inscrivent la visite du chantier devant abriter le futur Consulat général de Soubré et la rencontre d’échanges avec les opérateurs économiques de la région. Aux pas de course, l’Ambassadeur et les Consuls ont visité le chantier de l’immeuble de trois niveaux et dont les travaux sont au stade de la finition.
Quant à la rencontre avec les opérateurs économiques, l’ambassadeur et le consul général d’Abidjan ont mis plus d’une heure d’horloge pour échanger à bâtons rompus. Tellement, il y avait beaucoup à se dire. Les points saillants sont entre autres, l’insécurité, la désorganisation des membres de la communauté, le manque de fonds de soutien. A toutes ces préoccupations, l’ambassadeur a prodigué des conseils relatifs à l’organisation des acteurs, à participer aux rencontres de la représentation de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina en Côte d’Ivoire, et à placer leur épargne dans les banques et établissements financiers.
Avant de quitter Soubré, l’ambassadeur et les consuls ont échangé sur la question de la revalorisation du statut du personnel local et sur l’idée d’étendre la montée des couleurs nationales chaque premier lundi du mois aux Consulats de Bouaké et de Soubré. La prochaine rencontre est prévue pour le mois de septembre 2017 à Abidjan.

Issouf ZABSONRE
Attaché de Presse
Ambassade du Burkina
en Côte d’Ivoire