C’est une affaire de droit et de mœurs que le tribunal de grande instance de Dédougou, dans la Boucle du Mouhoun doit trancher : un différend entre "amoureux" d’un soir !

Agé de 33 ans, A.K.D. comparaissait, ce lundi 3 juillet 2017 au Tribunal de grande instance de Dédougou pour répondre des faits de vol d’une somme de 7 500 F CFA et de viol sur la personne de S. A la barre, A.K.D. nie les faits en bloc, tout en reconnaissant avoir eu des relations intimes avec S., mais avec le consentement de celle-ci. Selon lui, après la prise de contact avec dame S., fille mère célibataire, A.K.D. l’a invitée une nuit dans un débit de boisson pour prendre un verre. Après les échanges autour de la bière, et pour conclure en beauté la soirée « romantique », le couple A.K.D.-S s’invite chez S. aux environs de 00 heure. A la demande de A.K.D. d’avoir des rapports sexuels, S. ne trouva pas d’inconvénients, à condition d’utiliser des préservatifs. Mais A.K.D. n’en possédait pas. Comme solution palliative, S. proposa de faire faire des touches à l’accusé, « pour lui permettre de se libérer », du moment qu’il ne possédait pas de préservatifs. Mais dans le feu de l’action, A.K.D. est parvenu à franchir le rubicond et obtenir la relation intime. Tout se passait bien jusque-là quand, A.K.D., revenu de la douche a constaté la disparition de ses 7 500 F CFA. Sans se poser de questions, il porta les accusations sur sa conquête car, dit-il, personne ne peut venir soustraire son argent, du moment où ce sont eux seulement qui étaient dans la maison. Ne se reconnaissant pas dans ces accusations, S. alerta son voisin, mais ce dernier lui conseilla de remettre les sous à A.K.D. pour éviter que la situation ne dégénère. Piquée dans son amour, S. se présenta le lendemain à la gendarmerie pour accuser A.K.D. de vol et de viol. Le parquet, a estimé que le viol a été consommé du fait que A.K.D. a outrepassé la condition de S., selon laquelle elle donnait son accord avec des préservatifs. Cependant, les arguments de la victime laissent dubitatif, parce que, jusqu’à ce que le problème d’argent ne se pose, S. n’a en aucun moment, demandé de secours, parce qu’étant en danger avec son compagnon. C’est seulement après s’être vu accusée de vol, qu’elle a eu l’idée de faire intervenir son voisin. Par conséquent, le procureur du Faso a demandé à la Cour de relaxer A.K.D. au bénéfice du doute et de mettre les dépens à la charge du trésor public. Le Tribunal, au regard de la gravité de l’infraction de viol, a remis le délibéré au 17 juillet 2017, afin de se donner du temps pour des analyses approfondies, par souci d’éviter des erreurs judiciaires, du moment où la victime encourt une peine allant de 5 à 10 ans de prison ferme.

AIB