Le Burkina Faso et ses amis ont inhumé vendredi dans la douleur et l’effervescence, son président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo, un poids lourd de la vie politique burkinabè des 30 dernières années qui s’est éteint le 19 août dernier.

Salifou Diallo, 60ans, a été porté en terre ce vendredi 25 août 2017 aux environs de 14h47mn à son domicile, sis au secteur 10 de Ouahigouya (189 km au Nord de Ouagadougou).

L’émotion était à son paroxysme et les visages graves au moment de placer le cercueil dans la tombe.

Le Premier vice-président de l’Assemblée nationale Bénéwendé Sankara et le ministre d’Etat en charge de la Sécurité Simon Compaoré, étaient particulièrement inconsolables.

Tout comme eux, plusieurs milliers de personnes venues des quatre coins du Burkina Faso et de l’étranger ont tenu à rendre un dernier hommage à Salifou Diallo. L’ex président de la Guinée-Conakry Dadis Camara, résidant à Ouagadougou, a également fait le déplacement.

Le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré et son homologue du Niger Mahamoudou Issoufou -dont M. Diallo a été le conseiller-, sont arrivés un peu avant 11h à la place de la Nation de Ouahigouya pour la cérémonie d’hommage (recueillement, témoignages et défilé paramilitaire).

Les deux chefs d’Etat se sont rendus quelques temps avant l’inhumation, au domicile paternel de Salifou Diallo pour réconforter la maman du défunt Hadja Mandé, âgée de 82 ans. Après l’enterrement, ils se sont inclinés sur la tombe du disparu.

Dans l’histoire récente du Burkina Faso, rares ont été les leaders qui ont eu des obsèques de cette envergure, au regard des moyens mis et de la mobilisation populaire.

Depuis la cérémonie d’hommage national à la place de Nation, en passant par la prière du vendredi à la grande Mosquée de Ouahigouya et en terminant par le passage du cortège funèbre dans quelques artères de la ville pour un ultime adieu, la foule compacte et très nombreuse a bravé un soleil de plomb pour saluer la mémoire de l’illustre disparu.

Jeudi après-midi déjà, la dépouille mortelle lors de son transfert depuis le Palais de sport de Ouagadougou -où avait eu lieu une première cérémonie d’hommage national- jusqu’à Ouahigouya, a reçu des honneurs princiers de la part des populations massées sur l’itinéraire.

Vendredi à Ouahigouya, l’effervescence a parfois fait place à la douleur et à l’appréhension, causées par la perte de ce renard et poids lourd de la politique burkinabè des 30 dernières années.

C’est à sujet que le représentant de sa Majesté le Roi du Yatenga a souhaité que « les autorités n’abandonnent » pas la région et qu’elles parachèvent les nombreux chantiers, initiés en partie par leur défunt fils.

Le représentant des opérateurs économiques Sidi Madi Ouédraogo dit Hamad Bangré a salué la vison du président Diallo, qui selon lui, à travers le vote de certaines lois, a compris la place prépondérante du secteur privé dans l’essor économique d’un pays.

Les représentants des communautés musulmane, catholique et protestante ont surtout invoqué la miséricorde de Dieu sur le défunt et ont prié pour que le Tout Puissant soulage les cœurs de ses proches.

Le Premier ministre burkinabè Paul Kaba Thiéba a reconnu le mérite d’un homme de sincérité, d’un travailleur dévoué et passionné qui s’est épuisé à la tâche, en servant le Burkina Faso jusqu’au prix de sa santé.

En rappel, Salifou Diallo s’est éteint le samedi 19 août 2017 à Paris, alors qu’il présidait l’Assemblée nationale depuis le 30 décembre 2015 et le parti présidentiel depuis mars 2017.

Agence d’Information du Burkina