Du 19 au 21 septembre, une mission du Comité des droits de l’homme de l’ONU séjourne au Burkina. Objectif, s’assurer que notre pays a bien pris des mesures visant à mettre fin aux atteintes graves aux droits de l’homme, conformément aux dispositions du Pacte international relatif aux droits civils et politiques que le Burkina a ratifié

Après 16 ans d’absence, le Burkina avait présenté en juin-juillet 2016 devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU, son rapport initial concernant la mise en œuvre du Pacte international relatifs aux droits civils et politiques (PIDCP) en tant qu’Etat partie. Après examen du rapport et audition des membres de la délégation burkinabè conduite par le ministre de la Justice René Bagoro, puis de représentants d’organisations de défense des droits de l’homme, le Comité de l’ONU avait émis des observations finales avec 20 recommandations adressées à l’Etat partie.
Le Burkina devait fournir, dans un délai d’un an, des renseignements sur la suite qu’il aura donnée à des points considérés comme prioritaires. Il s’agit notamment de l’égalité entre hommes et femmes et pratiques préjudiciables à l’égard des femmes ; les vindictes populaires, particulièrement les pratiques des Koglwéogos, la traite des êtres humains et enfin le travail des enfants.
De retour de Genève, le ministère de la Justice s’est attelé à prendre des mesures pour se conformer aux recommandations de l’ONU, et en juillet dernier, l’Etat burkinabè a fait parvenir à l’ONU une communication relative à leur mise en oeuvre.
C’est ce document, dont nous nous sommes procurés (voir pièce jointe ci-contre), qu’un expert de l’ONU, Bamariam Koita, est arrivé hier soir à Ouagadougou, et le directeur du Centre pour les droits civils et politiques, Patrick Mutzenberg, attendu aujourd’hui, examineront à partir de demain 19 jusqu’au 21 septembre.

Au menu de leur séjour, des rencontres avec les ministères de la Sécurité intérieure, de la Justice, des droits humains et de la promotion civique, de la Femme de la solidarité nationale et de la famille. Ils devraient également avoir une audience avec le président de l’Assemblée nationale, le président du Conseil supérieure de la magistrature, mais aussi avec l’ambassadeur de l’Union européenne, la représentante du PNUD et bien entendu, des organisations œuvrant dans la défense des droits de l’homme.
L’objectif de la mission étant à l’évidence, de vérifier l’effectivité de la mise en oeuvre des recommandations. "Nous sommes confiants. L’Etat a fait beaucoup d’efforts pour être en phase avec les recommandations de l’ONU", explique un fonctionnaire du ministère de la Justice. Si à la fin de son séjour, la mission estime que "cest bien, mais ce n’est pas arrivé", elle pourra toujours adresser de nouvelles observations par lettre ou une communication directes au Burkina, car explique un expert en droits humains, "ce n’est pas le lieu où on peut menacer ou brandir des sanctions contre un Etat"

Joachim Vokouma
Kaceto.net