Le Salon international du textile africain (SITA) a ouvert ses portes depuis le week-end dernier. Exposition vente de produits issus du textile venus des 13 régions et d’autres pays africains, défilés de mode, débats, activités festives, etc., le SITA 2017, qui se voulait l’édition de la relance est en passe d’atteindre ses objectifs

Ouverte le 18 novembre dernier par le président du Faso, la quatrième édition du Salon international du textile africain (SITA) fermera ses portes demain soir. Il reste encore quelques heures pour y faire un tour et admirer ce que nos tisserands, tisseuses et couturiers réalisent dans leurs ateliers. Et faire aussi de bonnes affaires tant les choix sont très variés et diversifiés !
Toutes les 13 régions de notre pays sont présentes à ce rendez-vous économique et culturel, chacune exposant le tissu qui lui est spécifique. Lors de l’ouverture du SITA, le défilé a permis de découvrir ce que chaque région a de particulier dans la confection de son tissu. Les motifs du grand Est ne sont pas ceux de l’Ouest, et ne ressemblent guère à ceux de la Boucle du Mouhoun ou du Sud-Ouest.
Il y a, dans la multiplicité de tissus, des particularités qui expriment les identités locales, voire ethniques. Se procurer un tissu fabriqué à l’Est quand on vient du Plateau central, c’est aller à la découverte d’une culture, de valeurs et de pratiques propres aux Gourmatchés. « Le pagne s’appelle Cencengu (prononcer « Kienkienguou), et dans le temps, seules les filles qui devaient rejoindre leur mari étaient autorisées à le porter, de même que les princesses », explique Thérèse Coulidiati, secrétaire générale de la Fédération nationale des tisseuses du Burkina, par ailleurs présidente des tisseuses de la région de l’Est.

Les stands installés dans les deux pavillons Kilimandjaro et Arc-en-ciel et bien achalandés sont donc des concentrés d’histoire, de culture, voire d’une vision du monde, du rapport de l’homme avec l’environnement et avec autres.
Pour ceux qui souhaitent renouveler leur garde-robe ou l’enrichir en tenues faites en Faso dan Fani, un détour au SITA est plus que recommandé. Dans le pavillon Arc-en-ciel, il y a bien entendu les stands occupés par des vendeurs de produits textiles, mais le visiteur pourra aussi découvrir les outils avec lesquels nos artisans fabriquent les tissus. Il y a incontestablement une évolution dans la modernisation des outils, puisqu’il est désormais possible de confectionner des tissus d’1,5 m de largeur. Finies donc les petites bandes qu’il fallait fastidieusement rassembler pour obtenir un pagne. « Pour nous, c’est une bonne chose parce qu’on peut ainsi augmenter la production et surtout, répondre aux besoins des couturiers », explique Justin Kouanda, le directeur de l’Atelier technologique du bois et du métal.
En marge de l’exposition vente, d’autres manifestations ont ponctué le SITA 2017, à commencer par les rencontre B2B qui a réussi des hommes d’affaires, investisseurs venus du Burkina, d’Afrique et de Taïwan. Des partenariats ont été noués ou sont en passe de l’être, dans un esprit gagnant-gagnant. Un Forum a réussi toute une journée les acteurs de la filière cotonnière pour réfléchir à l’avenir du secteur et proposer des pistes pour que nos élèves soient désormais habillés en Faso dan Fani d’ici 2020, à la place des tissus kaki importés d’autres contrées.

Le SITA, c’est aussi tous les soirs un concours de défilés de mode populaires de jeunes stylistes, organisé sur le podium du SIAO, l’objectif étant de leur offrir une tribune de visibilité internationale, se faire connaitre au plan national et se comparer aux autres pour en tirer le meilleur profit.
Les qualifiés de chaque soirée seront réunis ce soir pour une compétition en vue d’obtenir un ticket pour défiler avec les stylistes confirmés lors de la grande nuit du coton organisée demain soir à l’hôtel Silmandé.
Comme toutes les fêtes qu’accueillent le SIAO, le SITA comporte une zone de restauration où ce qui se fait de mieux en matière de grillades et de plats s’y trouvent. Jusque tard la nuit, on peut boire un coup avec des amis et deviser tranquillement sur l’avenir du monde !