Hier dimanche 14 janvier, les militants du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) se sont présentés les meilleurs voeux de bonne année ; occasion aussi d’évoquer la vie interne du parti et envisager les prochaines batailles

Comme à chaque début de nouvelle année, les militants du Congrès démocratie et le progrès (CDP) se sont rencontrés hier dimanche 14 janvier au siège du parti, sur l’Avenue Kwamé Nkrumah, pour se présenter les vœux de nouvel an, profiter faire le bilan des activités de l’année qui vient de s’écouler et annoncer les perspectives pour celle qui commence. Achille Tapsoba, premier vice-président, par ailleurs président par intérim du parti, Léonce Koné, président de la Commission ad’hoc, Salifou Sawadogo, quatrième vice-président, Blaise Sawdogo, secrétaire général par intérim, Mahamadi Kouanda, et Eddie Komboïgo, le président statutaire, récemment blanchi dans le dossier du coup d’Etat de septembre 2015, étaient tous là.

Avant de dresser le milan des activités pour l’année 2017, Léonce Koné et Blaise Compaoré ont tour à tour présenté leurs meilleurs vœux au camarade Achille Tapsoba, celui qui tient pour l’instant les rennes du parti. « Nous te souhaitons à toi et aux tiens de bénéficier d’une bonne santé, d’abord physique mais aussi morale car diriger le CDP, dans les conditions que nous savons est loin d’être une affaire Tranquillos », a déclaré Léonce Koné. Quant au secrétaire général par intérim, il estime que l’année 2017 qui vient de s’achever a été tumultueuse pour tous les habitants du Burkina Faso et particulièrement pour le CDP. « Notre pays a été ébranlé par une crise sociale, politique et économique sans précédent qui a mis en cause nombre de nos certitudes. Fort heureusement, notre parti, le CDP sous l’impulsion clairvoyance de son président par intérim, n’a nullement cédé aux provocations ; il convient aussi de saluer l’engagement et la mobilisation des militants à défendre les idéaux de notre parti », a-t-il dit, insistant sur le fait que "tout au long de l’année 2017, les CDP a mené des actions forts remarquables dans le renouvellement et la redynamisation de ses structures".

Ainsi, 38 sections et près de 245 sous-sections ont été validées au cours de la 60ème session du bureau politique national. La bonne santé du parti au cours de 2017 est à mettre à l’ensemble de l’actif de ses militants et particulièrement à sa direction politique nationale. En plus de productions intellectuelles, plusieurs commissions ad’hoc ont été mises en place pour réfléchir sur la vie du parti, un cadre de dialogue entre la direction politique nationale et le groupe parlementaire de manière à ce que les prises de position soient cohérentes, a également été créé.
Avec les autres partis politiques, le CDP a apporté sa contribution à l’animation de la vie politique nationale au sein du Chef de file de l’opposition (CFOP) ainsi qu’aux débats menés dans la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER). Au plan international, le CDP a pris part à plusieurs rencontres internationale en Côte d’Ivoire et au Bénin.
Quant au président par intérim, Achille Tapsoba, il a dressé un bilan national très négatif, notamment sur le plan sécuritaire, en rappelant "les nombreuses attaques terroristes auxquelles le pays est confronté, et l’incapacité du pouvoir à y remédier". Il a aussi noté les "nombreuses détentions arbitraires de certaines personnalités politiques et militants du CDP".
Sur la crise qui secoue le secteur de l’éducation nationale depuis des semaines, "le CDP tient pour responsable le gouvernement pour ce qui se passe actuellement" et épingle les déclarations du premier ministre Paul Kaba Thiéba qui " montrent l’incapacité du régime à jouer son rôle". A l’exécutif, il a formulé le vœux de voir engager une vraie politique de réconciliation nationale.
En termes de perspectives, Achille Tapsoba souhaite parachever la mise en place des structures de bases, relancer les activités du parti à travers l’animation politique nationale, tenir le congrès à de bonnes dates, c’est à dire pas en mai comme par le passé.

Quid de la cohésion au sein du CDP ? Depuis quelques temps, des rumeurs font état d’une tension qui existerait entre les dirigeants du parti, particulièrement depuis que la page des ennuis judiciaires du président statutaire, Eddie Komboïgo, est tournée. On l’a vu, ce dernier a fait un retour triomphal chez lui, auprès des siens, dans son village natal et a ouvertement exprimé le désir de reprendre sa place dans le parti, autrement dit, récupérer son poste de président. Sa présence au présidium aux côtés de Achille Tapsoba et Léonce Koné en dit bien de choses. Conscient qu’il faut mettre fin à la guéguerre entre camarades pour le poste de président, Achille Tapsoba a été clair :
« Vous avez sans doute suivi les tribulations que notre président a subies sur le plan judiciaire ; aujourd’hui, l’intérim de notre parti est dévolu par un bureau politique national et il est important que ce soit le bureau politique national qui se prononce sur cette question. Le bureau politique national a donc pris la résolution de donner à notre premier vice-président par intérim pour conduire les affaires jusqu’au congrès prochain et a également donné la mission à la commission ad’hoc de poursuivre la mise en place des structures jusqu’au congrès. Nous avons affirmé au bureau politique national que le président Eddie reste le président statutaire du parti et que personne ne l’a destitué".

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net