Le gouvernement et les syndicats de l’éducation nationale reprennent les négociations et vont tenter de trouver une issue rapide à la crise qui frappe le secteur de l’éducation nationale depuis trois mois. Le temps est désormais compté !

Suspendues la semaine dernière, les négociations entre le gouvernement et la Coordination nationale des syndicats de l’éducation nationale (CNE) reprennent aujourd’hui dans la salle de conférence du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA). Une reprise qui intervient après une passe d’armes entre le premier ministre Paul Kaba Thiéba et les syndicats qui négocient la satisfaction de la plateforme des enseignants. Le 10 janvier, alors que la grande marche nationale de protestation organisée par les syndicats sur l’ensemble du territoire venait à peine de s’achever, le chef du gouvernement avait déclaré lors d’une conférence de presse convoquée le même jour que des avancées significatives avaient été enregistrées dans les négociations. « A ce jour, après trois journées de négociations, 8 des 23 points ont été examinés et le gouvernement a pris des engagements pour apporter des améliorations au système éducatif », avait-il déclaré. Il avait révélé que « l’incidence globale minimale de la plateforme tourne autour de 50 milliards de F CFA » et que la masse salariale globale a fortement augmenté entre 2013 et 2017, passant de 353,5 milliards à 430 milliards de FCFA, en sus des autres engagements pris ailleurs.
Une sortie qui avait été très fraichement accueillie par les syndicats. Samedi dernier, lors d’une conférence de presse, la CNE avait « pris acte des engagements du premier ministre », avant de les relativiser « tant qu’un protocole ne sera pas signé en bonne et due forme ». Ils avaient également exprimé leur étonnement quant au coût de l’incidence financière de leur plateforme tel qu’évoqué par le premier ministre, y voyant une volonté du chef du gouvernement « de jeter en pâture les enseignants à l’opinion publique ».
Dimanche 14 janvier, le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation, Jean Martin Coulibaly est allé plus loin que le premier ministre. Chez nos confrères de WatFM, il a annoncé que « sur les 23 points de la plateforme, les deux parties étaient parvenues à un consensus sur 16 », les autres points devant être abordés dès la reprise des discussions aujourd’hui.
Selon une source proche des négociateurs consultée par Kaceto.net, les points de consensus évoqués par le ministre Coulibaly portent entre autres, sur l’allocation d’au moins 30% du budget national au secteur de l’éducation, l’octroi d’un trousseau pédagogique à tous les enseignants à chaque début de rentrée, la prise en charge effective des maladies professionnelles et accidents de travail, la tenue effective du conseil de discipline, la sanction des responsables coupables de mauvaise gestion, et le respect des franchises scolaires et universitaires.
Ce matin, les deux parties, qui assurent que les négociations se déroulent dans une cordiale ambiance, vont plancher sur l’amélioration de l’indemnité spéciale de logement, le contrôle des établissements privés quant au respect des charges, la gestion diligente de la carrière des enseignants et autres personnels de l’éducation et surtout, la finalisation des textes sur le statut de l’enseignant.
Les regards sont tournés vers la salle de conférence du MENA où se déroulent les négociations. Certes, les syndicats ont rassuré les parents d’élèves que l’hypothèse d’une année blanche inquiète. « Si un accord est trouvé avant fin janvier, nous mettrons tout en œuvre pour rattraper les retards dans les évaluations, même s’il faut travailler le week-end », a confié Anatole Zongo, Secrétaire général du SNESS. Il reste donc aux deux parties de faire l’effort pour parvenir à un accord qui mettra fin à une crise qui n’a que trop duré.

Joachim Vokouma
Kaceto.net