Le Balai Citoyen était face à la presse le jeudi 18 janvier 2018 au centre de presse Norbert Zongo à Ouagadougou. Les premiers responsables de cette organisation de la société civile ont passé en revue la situation sociopolitique avant de conclure que le Mouvement du peuple pour le progrès ( MPP) exerce le pouvoir sans vision, ni autorité, ni courage politique

La gestion du pouvoir par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) deux ans après ne rassure pas le Balai Citoyen. De la gouvernance au plan social à la situation sécuritaire en passant par la gestion économique, sans oublier le volet judiciaire, ces secteurs d’activité ont été passés au peigne fin par le Balai Citoyen.
Abordant la crise de l’éducation, les responsables du Balai Citoyen ont rappelé que de jour en jour, le système éducatif burkinabè se meurt. Faisant un lien entre l’éducation et le développement, Smokey Bambara un des portes parole du Bali
s’interroge : « Comment envisager la construction de l’avenir si l’éducation dans toutes ses composantes est abandonnée à elle-même ? » Selon lui, le système éducatif burkinabè a besoin d’une réforme profonde mais face à la crise, il convient d’éviter d’ajouter du mal au mal et faire "tout ce qui est possible pour sauver l’année scolaire ».
Au plan économique, le Balai Citoyen estime qu’il n’ y a pas d’indice qui rassure le peuple burkinabè . Certaines mauvaises pratiques décriées dans le passé, notamment la corruption continue à gangrener la gouvernance économique. Aussi les responsables du Balai s’inquiètent de la mise en œuvre de la loi portant allègement des conditions de choix des partenaires en matière de Partenariat Public Privé (PPP). Ils invitent le gouvernement à clarifier sa vision sur les PPP et faire en sorte que cette loi ne soit pas « une source de dettes exorbitantes qui pèseront sur les épaules de la génération future ».
Déçu de la gouvernance économique du pouvoir en place, Smockey Bambara
affirme : « Le Gouvernement MPP ne semble pas aussi avoir compris les leçons de l’insurrection populaire ».
Dans le domaine sécuritaire, ce sont les attaques terroristes à répétition qui ont été décortiquées par Smockey et ses camarades. « 70 attaques, plus d’une centaine de victimes aussi bien au niveau des civils que des forces de défense et de sécurité » , c’est le bilan des attaques terroristes selon le Balai Citoyen. Tout en félicitant l’armée pour le travail abattu dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le Balai Citoyen "s’inquiète des informations faisant état de présumés exécutions extra-judiciaires auxquelles se livreraient des éléments de notre armée dans certaines localités du Sahel ».

Le secteur de la justice n’a pas été épargné par les critiques du Balai du Citoyen. Les premiers responsables de cette structure se sont indignés des mauvaises pratiques constatées au sein de l’institution judiciaire. A cet effet, disent-ils « il est inadmissible qu’après tant de sacrifices consentis par le peuple burkinabè pour donner à la justice toute son indépendance et aux magistrats une rémunération conséquente, les mauvaises pratiques au sein de la justice restent sans conséquences ». Pour redorer le blason de la justice, Smockey appelle le gouvernement à faire de l’année 2018, l’année de la lutte contre la corruption et la fraude en jugeant tous les dossiers pendants devant les juridictions.
Après avoir établi un bilan négatif de la gestion du pouvoir par le MPP, le Balai Citoyen conclut que ceux qui nous dirigent sont incapables d’ « d’anticiper sur les crises, de s’inscrire dans la rupture et de proposer des solutions innovantes aux préoccupations légitimes des travailleurs de notre pays ».
En guise de solution à tous ces maux, les leaders du Balai appellent le président du Faso à un sursaut patriotique pour redresser la barque Burkina Faso avant qu’il soit trop tard. Ils invitent par ailleurs le gouvernement à trouver dans les meilleurs délais avec la Coordination nationale des syndicats de l’éducation nationale (CNSE), une solution à la grave crise du secteur de l’éducation nationale.

M’pempé Bernard HIEN
Kaceto.net