C’était promis juré, craché : hier soir, un protocole d’accord allait être signé entre les 15 syndicats des enseignants réunis au sein de la Coordination de l’éducation nationale, plus huit autres syndicats autonomes et le gouvernement. La presse a été invitée à venir être témoin de l’événement tant attendu qui allait marquer le début de sortie de la crise que traverse le secteur éducatif depuis plus de trois mois.
Aux environs e 15 heures, certains journalistes étaient déjà sur place, d’autres arrivent plus tard, vers 16h. Les syndicalistes et les autorités religieuses et coutumières qui sont entrées dans la danse depuis jeudi sont aussi là. L’évêque de Koupéla, Mgr Séraphin Rouamba qui avait regagné sa base tôt hier matin n’a pas pu rallier Ouagadougou, mais l’église catholique est bien représentée, aux côtés des musulmans et des protestants. Le protocole du premier ministre les a installées dans la salle d’audiences, le temps que les négociateurs finalisent le document. L’attente commence à être longue.

A 20h07, le directeur du protocole vient les inviter à rejoindre la salle de réunion où les attendent les syndicats, le premier ministre, le ministre de l’éducation nationale et celui de la fonction publique. Agitations dans les couloirs de la primature. Dehors, les journalistes patientent toujours, espérant repartir avec une nouvelle. A 20h10, le directeur de communication vient vers eux, le sourire crispé. "Chers confrères, voici l’information que je viens vous livrer ; il n’y aura pas de déclaration. Vous pouvez entrer faire des images, mais c’est tout pour ce soir". Colère des journalistes. Certains proposent de boycotter la séance photos. Diable ! Attendre cinq heures pour avoir droit à 30 secondes pour faire des images ! Ils se décident finalement à prendre ce qu’on leur propose. Puis, ils quittent les lieux. 5 mn plus tard, le directeur de communication revient pour annoncer que le premier ministre fera bien une déclaration, mais les les pisses-copies sont déjà partis.
Les couloirs s’animent à nouveau. Négociateurs, syndicats et autorités religieuses quittent les lieux. Les commentaires se font rares. Personne ne veut parler.

On apprendra quand même qu’un nouveau rendez-vous est fixé aujourd’hui à 17 heures pour la signature du protocole d’accord. "Ce qui s’est passé, c’est que le document n’était pas prêt. Les négociations sont terminées et il faut à présent qu’on mette tout ça sur écrit, qu’on soit d’accord sur les mots avant que les deux parties signent", explique une source syndicale. En début d’après-midi, les négociateurs du gouvernement et les syndicats devraient avoir bouclé la rédaction du document pour qu’il soit signé à 17 heures. "Il faut rester optimiste ; aujourd’hui-là, il n’y a rien à faire, ce sera signé", confie un négociateur.
Rendez-vous donc à 17 heures, en espérant que cette fois-ci, la fumée blanche va sortir.

Kaceto.net