Hier jeudi 08 février, le ministre de l’Urbanisme et de l’habitat, Maurice Dieudonné Bonanet a rencontré les journalistes sur le site de Bassinko pour dresser le bilan de son département pour l’année 2016-2017, et a profité annoncer les perspectives pour l’année 2018.

Selon le ministre, le site de Bassinko a été choisi afin que les hommes de médias puissent toucher du doigt les réalités et les travaux qui sont entrepris dans le cadre du programme ministériel. Il a rapelé que les activités de son département s’inscrivent dans l’axe 2 du PNDES, à savoir "développer le capital humain" et de l’objectif stratégique 2.5 qui est d’améliorer le cadre de vie, l’accès à l’eau, à l’assainissement et aux services énergétiques de qualité.
Pour ce qui concerne le bilan de l’année 2016, le ministre dit avoir fait des schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme des plans d’occupation des sols, et une étude de l’armature urbaine. En 2017, le ministère a réalisé des schémas directeurs dans 13 communes urbaines, adopté une stratégie de résorption de l’habitat, démarré le lotissement de 55 chefs-lieux de commune, rechargé 26 km de voie à Ouagadougou, 10,2 à Bobo Dioulasso, 30 à Gaoua, 34 à koudougou, 18 à Ouahigouya, 3 à banfora, 10 à Toma et 20 à Bassinko.
A cette conférence de presse, les journalistes ont saisi l’occasion pour demander des éclaircissements sur la suspension des lotissements. Y aura t-il oui ou non des opérations de lotissements dans un proche avenir ? "Des autorisations exceptionnelles de lotissement ont été délivrées par le ministère de l’Administration territoriale et celui de l’Urbanisme pour les premiers lotissement dans près de 80 chefs-lieux de communes rurales qui n’avaient jamais connu de lotissement, parce que le texte portant suspension des lotissements au Burkina l’autorise dans le cadre de la réalisation du programme présidentiel", a répondu le ministre. Au total, 55 autorisations de lotissement ont été accordées , mais rien autour de Ouagadougou."Toutes les autres opérations que vous voyez, où des gens mettent des bornes par ci par-là dans certains quartiers ou arrondissements sont des opérations frauduleuses. Maintenant, il y a des opérations qui avaient été autorisées avant notre arrivée aux affaires pour certains promoteurs, sinon, nous n’avons signé aucune autorisation", a révélé le ministre, qui annonce que des campagnes d’information vont être organisées pour rassurer la population. Des travaux des commissions seront lancés afin de pouvoir lever la suspension et assurer beaucoup plus de justice et de transparence dans le foncier qui est un sujet très important pour les populations.

Maurice Dieudonné Bonanet a dénoncé des actes frauduleux et une désinformation des populations sur la question des lotissements et confié avoir mis des services de sécurité sur la trace des réseaux plus ou moins mafieux qui opèrent à certains endroits.
Pour ce qui est des grands projets pour 2018, le ministre soutient que c’est l’accélération du programme des 40.000 logements et la suite des logements dans les chefs-lieux de
province qui est sur son agenda. Des logements dans 132 chefs-lieux de communes rurales qui seront entrepris très bientôt, le démarrage des travaux des cités de la diaspora « par ce que nos frères également qui sont à l’extérieur et qui devront prendre part aux élections de 2020 ont un besoin de logement".
La construction de logements dans les centres urbains que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso vont aussi continuer car ces zones constituent la plus forte demande en logement, "mais cela va nécessiter la relecture des textes sur la promotion immobilière en matière d’accès aux terres."
Quid des zones inondables et non loties ?
A cette question, le ministre estime qu’il faut agir en concertation avec les conseils municipaux, car, dans les zones inondables, "les populations ont été indemnisées, ont ont eu des parcelles, mais je pense qu’il y a un certain nombre de mesures qui n’ont pas été suivies. Je pense que c’est une indemnisation de 50 ou 100 000 francs CFA que les gens ont reçus", a dit le ministre, promettant toutefois que "nous allons revoir ces populations et rediscuter avec elles pour permettre un déménagement correct de l’ensemble des populations pour éviter les scènes que nous voyons quand il y a des inondations".
En ce qui concerne les zones non loties, un processus participatif sera lancé avec ceux qui résident déjà dans les constructions et non les habitations vides. Mais tout cela ne pourra commencer qu’après la levée de la mesure de suspension des lotissements.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net