Convergence, une association panafricaine œuvrant pour la protection et la valorisation de la création artistique en Afrique a organisé jeudi à Ouagadougou un panel pour sensibiliser les « créateurs, les décideurs et partenaires sur les ravages » du piratage audiovisuel.

Selon la présidente de l’association, Béatrice Damiba, journaliste à la retraite, le but de la structure est de « démontrer comment l’industrie audiovisuelle contribue au développement du pays mais aussi de proposer des voies et moyens pour mieux défendre les intérêts des créateurs et des éditeurs ».

Mme Damiba a aussi renseigné que l’association Convergence vise à encourager une mise en œuvre de textes favorables à la prospérité du secteur de la création audiovisuelle.

C’est à juste titre que plusieurs thématiques ont été développées au cours du panel qui avait pour thème central « comment vivre de son art et contribuer à l’économie de son pays face au danger du piratage audiovisuel ? ».

Au cours de sa présentation, Béatrice Damiba a indiqué que « le piratage constitue une véritable menace » pour le secteur audiovisuel, estimant que seulement 1/10 des abonnements à la télévision payante en Afrique francophone est légale.

« Peut-être qu’au Burkina le phénomène côté télévision n’est pas si important comparé à d’autres comme pays la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Cameroun », a-t-elle précisé.

Pour l’ancienne présidente du Conseil supérieur de la Communication (CSC), ces « voleurs » interceptent les programmes, qu’ils revendent, téléchargent, copient et reproduisent pourtant ils ne sont pas les auteurs.

En conséquence, pour les acteurs on estime jusqu’à 120 milliards de FCFA qui ne sont pas réinjectés dans le secteur en Afrique francophone, a-t-elle poursuivi.

Elle a invité les sociétés de droit d’auteur à se doter de textes appropriés et aux acteurs à s’organiser pour éviter le cloisonnement pour que la dépendance vis-à-vis des subventions et la mendicité laisse place aux financements privés et à l’autofinancement.

« Je dirai qu’avec la volonté politique et la combativité de nous tous on peut et on va arriver à faire de la création de l’audiovisuelle une inépuisable mine pour le développement du Burkina et du continent africain », a-t-elle conclu.

Les autres communications abordés sont, entre autres, les mécanismes de financement pour soutenir le développement des industries culturelles audiovisuelles, l’Etat des lieux et perspectives , le cadre juridique et les droits des créateurs audiovisuels au Burkina.

Créée en 2015, Convergence rassemble des professionnels de l’audiovisuel nationaux et internationaux et se positionne comme interlocuteur privilégié face aux institutionnels et aux différentes associations de consommateurs.

La présidente a, par ailleurs, annoncé que la structure aura une activité au mois de juin prochain à Abidjan en vue de sensibiliser les institutions de banque autour du financement de la production cinématographique.

Agence d’information du Burkina