Afin de contribuer à résoudre les récurrents déficits d’énergie dans les pays d’Afrique, la Banque africaine de développement (BAD) s’engage aux côtés du gouvernement burkinabè en finançant un projet d’interconnexion sous-régional

Hier 14 mars, dans la salle de conférence du ministère de l’Economie, des finances et du développement, la titulaire du portefeuille, Hadizatou Rosine Coulibaly/Sory et le responsable pays de la Banque africaine de développement (BAD) au Burkina Faso, Pascal Yembiline, ont signé un accord de prêt de 34,68 millions d’UC (27,31 milliards FCFA) et un protocole d’accord de don de 12,06 milliards pour le financement du projet d’interconnexion électrique Nigeria-Niger-Bénin/Togo-Burkina Faso. C’était aussi en présence du ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo, rentré d’Inde où il a participé aux côtés du président du Faso au sommet de l’Alliance solaire internationale, et du directeur général de la Sonabel, François de Salle Ouédraogo.
Par ces deux accords, la BAD met à la disposition du Burkina Faso un montant de 50 millions d’unités de compte, soit environ 39,37 milliards de FCFA pour financer la construction d’une ligne d’interconnexion en 330 KV entre le Nigeria, le Niger, le Bénin, le Togo et le Burkina Faso. Les activités connexes se résument ainsi qu’il suit :électrification des localités situées dans un rayon de 05 km et renforcement des capacités du système d’échanges d’énergie électrique ouest-Africaine.
Prévu pour une durée de 5 ans, le projet sera exécuté jusqu’en décembre 2022, sous la tutelle technique du ministère de l’Energie. A en croire Pascal Yembiline, ce projet permettra aux quatre pays et avec des pays voisins auxquels ils sont interconnectés d’échanger de l’énergie électrique. « Il s’agit précisément de la construction d’une ligne de transport d’environ 842km et de six postes de transformation à travers les quatre pays » a-t-il précisé. Pour la BAD, le projet est une opportunité de contribuer aux efforts du gouvernement visant la transformation économique et structurelle du Burkina Faso à travers le troisième axe stratégique du PNDES 2016-2020.

Un soutien de taille que le ministre de l’Energie a salué à sa juste valeur. « Vous savez que l’énergie est à la base de tout développement, et le Burkina Faso qui a un déficit énergétique, a effectivement besoin de pouvoir se diversifier dans le mixte énergétique" a t-il déclaré, soulignant que "la dorsale nord va nous permettre non seulement d’avoir de l’électricité moins chère à partir du Nigeria, mais aussi, mais aussi s’inscrit dans note ambition déclinée dans le PNDES qui est d’exporter l’énergie à l’horizon de 2020".
Pour le ministre, l’accord qui vient d’être signé permettra à notre pays d’importer à moindre coût l’énergie dans la nuit, et la journée produire de l’énergie solaire, ce qui, à terme, nous mettra à l’abri du besoin, et pourquoi pas, exporter de l’énergie. "Aujourd’hui, nous sommes très contents d’avoir signé cet accord qui va nous permettre définitivement de résoudre le problème énergétique et permettre à nos entreprises d’être compétitives sur les marchés régionaux et internationaux par ce qu’elles auront accès à un kilowatt moins cher", a dit le ministre. Sans oublier bien entendu "nos braves paysans en milieu rural qui auront aussi accès à l’électricité à moindre coût".

Frédéric Tianhoun
kaceto.net