Fiscalité, circuits de commercialisation, renforcement des capacités des acteurs, etc., les parties prenantes de la filière anacarde se sont concertés pour trouver des solutions à même de booster le secteur et garantir des revenus décents aux producteurs.*

Sous les auspices du Ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat (MCIA) des concertations ont été entreprises avec les acteurs de la filière anacarde et les départements ministériels concernés. Ces rencontres avaient pour objectif d’examiner les préoccupations des acteurs et d’y apporter des solutions concertées et durables. Il s’agit entre autres de la flambée du prix de la noix de cajou et des exportations parallèles ; de la difficulté d’approvisionnement de noix brute de cajou par les unités de transformation en raison de l’instabilité des prix ; de la difficulté à s’accorder sur le montant des prélèvements lors des exportations de la noix brute de cajou et la clé de répartition ; de la problématique des achats bord champs de la noix brute de cajou ; de la non fixation en début de campagne du prix minimum garanti ; de la faible organisation de la filière anacarde.

Les échanges ont abouti à un consensus avec les acteurs au cours d’une réunion de l’interprofession de la filière anacarde le 02 Mars 2018 dans les locaux du Ministère du commerce autour des points suivants :

  l’institution d’un prélèvement de 35 FCFA/kg sur la noix brute de cajou à l’exportation ;
  la fixation d’un prix minimum garanti de 640 FCFA/kg pour les producteurs pour la campagne en cours ;
  la signature d’un protocole d’accord entre l’Union Nationale des Commerçants et Exportateurs d’Anacarde (UNCEA) et les transformateurs pour l’approvisionnement de 15 000 tonnes de noix brutes de cajou afin de garantir le fonctionnement de leurs industries ;
  la signature le 20 mars 2018 d’un arrêté interministériel portant modalités de fixation, de perception et de répartition des droits de prélèvement sur les exportations de noix brutes de cajou au Burkina Faso qui marque la reprise de la délivrance des Autorisations spéciales d’exportation (ASE) par les services compétents du MCIA.

Nonobstant ces acquis, il est indispensable de poursuivre l’organisation et la structuration de la filière afin d’améliorer sa contribution à la création de valeur ajoutée et à l’augmentation des recettes d’exportation. C’est dans cette optique que le MCIA envisage mener les activités suivantes dans l’urgence :

  la prise d’un arrêté interministériel portant fixation des conditions de délivrance d’agrément pour l’achat et l’exportation de la noix brute de cajou ;
  la prise d’un arrêté interministériel portant mise en place d’une cellule de veille de la commercialisation de la noix brute de cajou au Burkina Faso ;
  l’élaboration d’une stratégie nationale de promotion de la filière anacarde du Burkina Faso en collaboration avec Ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques ;
  la poursuite des concertations entre l’administration et l’interprofession sur les préoccupations des acteurs ;
  le renforcement des mesures de contrôle pour le respect de la mise en œuvre de la réglementation ;

A moyen terme, les actions ci-après sont prévues en vue de faire de cette filière un véritable secteur porteur au Burkina Faso :

  la mise en place d’un projet d’appui à la compétitivité de la filière anacarde au Burkina Faso ;
  la mise en place des comptoirs d’achats ;
  l’assistance des acteurs pour la fixation en début de la prochaine campagne d’un prix minimum garanti ;
  la mise en place d’un conseil national de l’anacarde composé de représentants de l’administration et de l’interprofession.
  la prise de mesures incitatives à la transformation des matières premières locales au Burkina Faso.
Pour la première fois depuis trois ans, les différents maillons du secteur de l’anacarde ont pu obtenir un consensus opérationnel pour positionner la filière dans une dynamique de développement durable.

DCPM/ Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat.
* Le chapô est de la rédaction de Kaceto.net