Les services vétérinaires et de sécurité de Fada N’Gourma ont engagé une course contre la montre, afin de retrouver des carcasses de bœufs intoxiquées, mais en voie d’écoulement sur le marché de ladite ville.

Dix bœufs d’un troupeau de 140 têtes ont été intoxiqués mortellement par une substance non encore identifiée dans le village de Tanwalbougou, localité située à une cinquantaine de kilomètres de Fada-N’Gourma, le chef-lieu de la région de l’Est.

Cependant des carcasses de certains de ces animaux morts de façon suspecte, ont été interceptées par les services de police les 6 et 7 août 2016, alors qu’on s’apprêtait à les écouler sur le marché de la ville.

Apres inspection par les services vétérinaires, les conclusions sont sans appel :

« Ces viandes sont impropres à la consommation. On a noté des hémorragies dans plusieurs organes. Les reins, les foies, les poumons et tous les ganglions étaient hémorragiques. Nous avons inspecté les intestins, tout le tube stomacal et les feuillets étaient tous hémorragiques. Nous avons suspecté rapidement un cas d’empoisonnement violent », a souligné le chef de poste vétérinaire de Fada-N’Gourma, Gervais Yougma.

« C’est un poison violent et il faut tout faire pour que la population ne consomme pas cette viande car elle peut causer la mort immédiatement ou plus tard au regard des traces hémorragiques laissées sur les animaux », a-t-il prévenu.

Une course contre la montre a alors été engagée par les services vétérinaire et de police pour empêcher toute entrée sur le marché de cette viande impropre à la consommation.

Dans la journée du samedi 6 août 2016, une première carcasse a été saisie puis incinérée par les services techniques des Ressources animales sous le regard de la police.

Une autre sera saisie ce dimanche 7 août d’une autre main qui tentait de l’écouler sur le marché.

« Nous avons mis tout un dispositif pour que toute viande (suspecte) ne rentre pas. Mais ce n’est pas toujours aisé. Par des informations de citoyens, nous avons su qu’une femme avait payé cette viande, pour frire et l’envoyer dans un pays voisin. Nous travaillons à limiter les dégâts », raconte un agent qui suit la situation comme du lait sur le feu.

Cette veillée d’armes ne sera pas une tâche facile. Sur les 140 têtes du troupeau, on ignore réellement le nombre de bœufs contaminés par la substance mortelle encore moins sa nature.

En plus des informations proches du poste vétérinaire de Tanwalbougou, indiquent que les propriétaires du troupeau n’ont pas respecté les consignes de cantonnement des bœufs.

« Pendant qu’on s’affairait à incinérer les 7 bœufs morts sur place, des consignes avaient été données par nous et la gendarmerie sur place pour que le troupeau soit immobilisé aux fins de mise en observation. Mais contre toute attente, ils sont portés disparus et on ignore la direction prise », s’est inquièté l’agent vétérinaire, Dieudonné Tinguéri.

On rappelle que huit bœufs ont trouvé la mort en mi-juillet, à Kampti (une cinquantaine de km de Gaoua), dans une prairie près d’un site d’orpaillage, où l’utilisation de substances nocives comme le cyanure serait courante.

Source AIB