Parmi les victimes collatérales des attentats du 2 mars contre l’Etat-major des forces armées, figure Pascal Bouda, le gérant du Jardin de l’hôtel de ville, dénommé "Les noces de Caanan". L’attaque des barbares et les mesures de sécurité prises par la suite affectent considérablement ses affaires. Pour ne pas mourir, il lance un cri de détresse aux autorités : "Venez à mon secours"

Je condamne fermement et de toutes mes forces le double attentat du 02 mars 2018 perpétré simultanément à l’ambassade de France au Burkina et à l’Etat major général des armées par des forces obscures et rétrogrades. A mes yeux, rien ne peut justifier ces actes terroristes qui ont endeuillé des familles et à qui je présente mes sincères condoléances. Félicitations à nos forces de défense et de sécurité pour leur prompte réaction ce jour du 02 mars et qui travaillent inlassablement chaque jour aux cotés du gouvernement pour préserver la paix et la sécurité au Burkina Faso.
Mon cri de cœur de ce jour n’a pas pour ambition de mettre mon intérêt personnel au dessus de l’intérêt général du pays, loin de moi cette prétention et c’est en désespoir de cause que j’utilise les colonnes des médias pour me faire entendre et surtout me faire comprendre par les autorités de mon pays après plusieurs démarches sans aucune réponse.
De quoi est-il question ? Depuis les attentats, le jardin situé face à la mairie centrale (LES NOCES DE CAANAN ) que j’exploite se trouve isolé et encastré dans le périmètre de sécurité situé entre le monument des cinéastes et l’Etat major. Plus d’un mois après le 02 mars, cette zone de sécurité existe toujours ; il faut souligner que la gendarmerie a fini son enquête puisqu’elle a levé sa barrière de sécurité, aussitôt remplacée par celle de la police municipale. Aujourd’hui mon commerce, le seul que j’exerce sur terre a pris des sérieux coups et je suis le seul à subir ce sort parmi tous ceux qui avaient été affectés par cette situation, tous sans exception ont repris leurs activités autour des lieux des attentats sauf moi. Je répète que je ne suis pas contre les mesures sécuritaires, seulement je demande à ce qu’il y a une mesure qui permettra à mes clients d’accéder au jardin afin que mes activités reprennent s’il vous plait. Tout ce que je demande, c’est de continuer mes activités si possible ou alors que l’on me dise ou montre la conduite à tenir car je perds énormément de l’argent chaque jour que Dieu fait. J’ai en charge des employés que je paie à la fin de chaque mois, cela commence à peser sur mes épaules. Alors venez à mon secours. J’ai foi que les autorités de mon pays ne verront pas ce cri de cœur ou plutôt ce cri de détresse comme une insouciance ou une insolence, mais plutôt l’inquiétude et l’angoisse d’un citoyen qui ne demande qu’à reprendre et exercer ses activités.

Pascal Bouda
Gérant du jardin "Les Noces de Caanan"