Le 22 avril, l’association Raoul Follereau, les autorités administratives et coutumières ont commémoré à Boromo, la 65ème Journée internationale des lépreux. A l’occasion, l’association a offert des vivres aux personnes qui ont souffert de lèpre, une maladie qui hélas, continue de frapper des centaines de Burkinabè

La lèpre est causée par le "bacille de Hansen" une bactérie qui touche principalement la peau et les nerfs périphériques. La contamination de la maladie se fait d’un malade à une personne par la dissémination des bacilles par le mucus nasal, la bouche (crachat, toux , salive, …) et les plaies cutanées.
Au Burkina Faso, 313 nouveaux cas de lèpre ont été identifiés en 2012 , contre 187 cas en 2015. Selon Jacques Wandaogo, président de la’association Raoul Follereau, la maladie existe toujours dans le monde et au Burkina Faso avec des foyers contagieux qui ne sont pas découverts à temps pour être soignés. « Si la lèpre est détectée tôt, la vie du malade change mais si elle est détectée assez tard, il y a beaucoup de chance que le malade ait des séquelles », explique le président de l’association Raoul Follereau au Burkina. « Aujourd’hui près de 15 millions de malades sont guéris depuis la mise en œuvre de la chimio thérapie même si beaucoup portent des séquelles de cette terrible maladie », a-t-il poursuivi.

La commémoration de cette journée a été instituée depuis 1954 pour défendre la cause de ces personnes exclues parce qu’elles sont malades. « Nous avons choisi Boromo compte tenu de la situation épidémiologique de la lèpre dans ce district sanitaire. Les statistiques du ministère de la santé de 2017 indiquaient que 7 nouveaux cas avaient été découverts dans cette ville. (…) C’est pour cette raison que nous y sommes venus dans l’intention de sensibiliser la population de Boromo, dire aux uns et aux autres que la maladie existe toujours dans nos rangs et qu’à la moindre tache sur la peau, il faut aller dans une formation sanitaire consulter », a-t-il expliqué..
Les statistiques ont été confirmés par le médecin chef du district sanitaire de Boromo, Kouraogo Boureima. Selon lui, la lèpre constitue toujours une préoccupation, mais il se réjouit qu’aucun cas n’ait été enregistré au premier trimestre 2018 après que les 7 personnes atteintes en 2017 aient été traitées et sont guéries.
Ahmadou Bandé, représentant des lépreux de Boromo, lui-même guéri de la maladie mais qui garde toujours des séquelles témoigne : « A vrai dire, quand j’avais la maladie cela me fatiguait beaucoup. Je n’arrivais pas à travailler et j’étais devenu la risée de tout le monde. Aujourd’hui, grâce à Dieu, je suis guéri même si j’ai toujours des séquelles visibles malheureusement". Il remercie la Fondation Raoul Follereau qui nous a rendu visite aujourd’hui, preuve de l’intérêt qu’ils ont pour nous ».

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net