En dépit de l’engagement du président du Faso, Roch Kaboré de faire voter les Burkinabè de l’extérieur à la présidentielle de 2020, le sujet fait l’objet de débats depuis des mois. De nombreux Burkinabè sont de plus en plus gagnés par le scepticisme quant au respect de l’engagement présidentiel.
Dans la déclaration ci-contre, le Tocsin, une association de défense des droits de la diaspora note une lenteur dans le processus devant aboutir au scrutin de 2020 et s’en inquiète

Les 19 et 20 avril 2018, le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, a reçu successivement les partis politiques de l’opposition et ceux de la majorité. La question du vote des Burkinabè de l’extérieur en 2020 et la problématique d’adoption du projet de la nouvelle constitution étaient inscrites à l’ordre du jour. Dans leur ensemble, les responsables politiques (majorité et opposition) sont d’accord pour l’effectivité du vote des Burkinabè de l’extérieur aux élections présidentielles de 2020. Malgré cet accord de principe, des clarifications restent nécessaires en vue de rassurer nos compatriotes de l’intérieur et de l’extérieur que 2020 ne sera pas un rendez-vous manqué comme le susurrent certains. Ces points sont relatifs au projet de nouvelle constitution, au code électoral à réviser et à la carte nationale d’identité burkinabè.

I. Au sujet de la nouvelle constitution
Si l’adoption de cette nouvelle constitution est un préalable au démarrage de tout le processus devant conduire aux élections présidentielles de 2020, les responsables politiques doivent préciser cela et s’entendre rapidement sur les modalités idoines de son adoption afin de ne pas enrayer la machine. 2020, c’est dans deux ans et ce n’est plus loin.

II. Au sujet du code électoral
Selon le plan d’opérationnalisation du vote de 2020 établi par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), le mois de mars 2018 avait été proposé pour l’adoption du nouveau code électoral ou code électoral révisé. Nous sommes en début mai et cette étape n’est pas encore franchie. Une telle « lenteur » suscite des inquiétudes.

III. Sur la question de la Carte Nationale d’Identité Burkinabè
Si comme annoncé la Carte Nationale d’Identité Burkinabè doit être le document d’identité pour l’enrôlement, qu’en est-il des dispositions techniques et financières prises pour son acquisition par les millions d’électeurs potentiels de la diaspora ? Pour un enrôlement massif du corps électoral potentiel au sein de la diaspora, nous espérons que des dispositions seront prises à temps par toutes les structures étatiques concernées.

En conclusion, nous estimons que les préoccupations évoquées méritent des clarifications en vue de rassurer l’ensemble de nos compatriotes (au Burkina Faso comme à l’extérieur) de l’effectivité du vote pour tous en 2020 afin d’éviter un nième rendez-vous manqué.

TOCSIN : Tous pour le combat de l’intégration et de la solidarité
Ouagadougou le 3 mai 2018
Le Président du Bureau Exécutif
Arouna SAVADOGO
Commandeur de l’ordre du Mérite