Le Collectif citoyen pour l’Agro-écologie (CCAE), va marcher le 2 juin à Ouagadougou contre le Target Malaria, un projet visant à lutter contre le paludisme avec des moustiques génétiquement modifiés.

« Pour protester contre ces pratiques pouvant mettre en péril notre existence, nous allons marcher le 2 juin et cette marche connaitra la remise d’un mémorandum aux autorités et d’une pétition contre les moustiques OGM », a indiqué Ali Tapsoba.

Le porte-parole du Collectif citoyen pour l’Agro-écologie(CCAE) qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse, a précisé que son organisation va se battre avec des moyens républicains pour empêcher toute pratique de culture génétiquement modifiée au Burkina Faso.

Selon lui, après l’échec du coton génétiquement modifié et en l’absence d’une étude d’impact environnemental et sanitaire, le collectif est outré d’apprendre que « la recherche s’aventure dans les manipulations du niébé (haricot) et des moustiques ».

« Nous ne pouvons pas laisser des apprentis sorciers continuer à mener des expérimentations hasardeuses et couteuses, hors de tout contrôle, aux conséquences improbables pour l’homme, les animaux et l’environnement », a-t-il indiqué.

A l’en croire, l’objectif ultime de Target malaria est de disséminer volontairement des moustiques issus du « forçage génétique » dans le but de réduire la population de moustiques anophèles gambiae qui peuvent transmettre le parasite vecteur du paludisme.

« C’est une aberration, un saut vers l’inconnu. Les moustiques génétiquement modifiés pourraient s’avérer très dangereux pour notre environnement », a-t-signifié.

Pour Ali Tapsoba, en réduisant la population de moustiques, il existe un risque de permettre à d’autres espèces de se multiplier et de devenir plus virulentes parce que la nature a horreur du vide.

« En détruisant les moustiques, on risque une dérèglementation de la chaine alimentaire, car la population animale consommant ces moustiques, seront obligées de changer d’appât avec les conséquences improbables », a-t-il expliqué.

« La population de moustiques concernée est l’espèce anophèle gambiae », a-t-il relevé avant de poursuivre : « Pourtant il y a les espèces anophèles funestus et anophelis arabiensis. Donc on ne viendra pas à bout du paludisme en s’attaquant à une seule espèce ».

« Pourquoi dépenser plus de 37 milliards de CFAF pour cette phase du projet Target malaria pour une aventure incertaine quand des solutions endogènes peu onéreuses existent ? » s’est-il interrogé.

Selon M. Tapsoba, le meilleur moyen de lutte contre le paludisme, demeure la mise en place d’une bonne politique d’assainissement et d’hygiène.

« Une recherche sur le vaccin contre le paludisme était en bonne voie au Burkina : où en sommes-nous ? » a-t-il rappelé.

Target malaria regroupe un consortium d’instituts de recherche, bénéficiaires d’un financement de la fondation Bill et Melinda et de l’Open philantthropy protect Fund, selon un document transmis à l’AIB.

Selon le site d’information infowakat.net, « Le Burkina Faso a importé d’Italie, depuis le 2 novembre 2016, des œufs des moustiques génétiquement modifiés avec l’autorisation de l’Agence nationale de Biosécurité (ANB).

Ces œufs ont été confinés depuis le 3 novembre 2016 dans un laboratoire de l’Institut de Recherche en Science de la Santé (IRSS), à Bobo Dioulasso, pour une activité d’élevage en vue d’atteindre 10 000 moustiques mâles stériles génétiquement modifiés.

Selon le chronogramme du projet, ces moustiques seront ensuite lâchés, entre juillet et novembre 2018, pour une expérience d’observation par les scientifiques travaillant sur le projet dans l’un des villages suivants : Bana, Pala ou Sourkoudiguin, dans la commune de Bobo Dioulasso ».

Agence d’information du Burkina