A l’occasion de la 25ème Journée internationale de la diversité biologique, célébrée demain 22 mai, nous avons reçu ci-contre, une déclaration du ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique

Ce jour 22 mai marque la « journée internationale de la diversité biologique », ainsi décidée par les Nations Unies pour commémorer la date d’adoption de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB).
2018 est une année particulièrement importante car elle marque 25 ans d’entrée en vigueur de cette convention. C’est un temps que l’on peut juger suffisant pour inverser les graves tendances de dégradation de la diversité biologique.
Pour nous permettre de faire le bilan introspectif de ce quart de siècle d’engagement, le thème retenu pour cette 25ème journée internationale est « célébrons 25 ans d’actions pour la diversité biologique ».
En rappel, le Burkina Faso a ratifié la CDB le 20 septembre 1993 devenant ainsi un pays partie engagé à entreprendre des actions pour l’atteinte des objectifs de cette convention.
De ces 25 ans d’engagement quel parcours notre pays a- t-il fait en matière de conservation de la diversité biologique et d’utilisation durable de ses composantes ? Quelles leçons peut-on en tirer ? Dans quel sens devrons-nous désormais orienter nos efforts ?
Sans prétendre à l’exhaustivité, nous pouvons faire le bilan à deux niveaux : celui de la connaissance de la ressource et l’état actuel de la conservation et de l’utilisation durable de la diversité biologique.

Des progrès remarquables ont été enregistrés en ce qui concerne la connaissance de la diversité biologique tant du point de vue des espèces que de la caractérisation des écosystèmes. Les dernières estimations faites par nos chercheurs sur les taxons font état de :
  2067 espèces de plantes supérieures recensées dont 124 espèces cultivées ;
  662 espèces de plantes inférieures dont 636 espèces de micro-algues et 26 espèces de plantes fougères ;
  120 espèces de poissons ;
  520 oiseaux sauvages et 23 races ou souches d’oiseaux d’élevage ;
  123 espèces de mammifères sauvages, 91 races de mammifères d’élevage et 51 espèces de chauves-souris
  42 espèces d’amphibiens,
  96 espèces de reptiles dont 9 espèces de tortues, 4 espèces de crocodiles, 54 espèces de serpents et 29 espèces de lézards.
L’état actuel de la conservation indique un réseau national d’aires protégées couvrant plus de 12% du territoire national et composé d’une diversité de catégories (réserve de biosphère, Zone d’importance pour la conservation des oiseaux, Parcs Nationaux, Réserves partielles ou totales de faune, sanctuaires de faune, ranches de gibier, forêts classées, sites Ramsar, différentes catégories d’Aires et Territoires du Patrimoine Communautaire et Autochtone).
Par ailleurs, il est important de noter que la conservation de la diversité biologique a été encadrée par des instruments juridiques et réglementaires, des cadres institutionnels appropriés, ainsi que des outils de planification pour la gestion spécifique de la diversité biologique (stratégies, plans d’action, monographies, atlas de la diversité biologique). Des bonnes pratiques éprouvées ont été testées et mises à la disposition des acteurs pour la gestion durable des composantes de la diversité biologique.

Mon département à œuvré à mettre à la disposition des acteurs des guides pour la prise en compte des thématiques émergentes (environnement, diversité biologique, changements climatiques, zones humides) dans les outils majeurs de planification du développement. J’invite par conséquent, les acteurs à s’en approprier et en à faire un usage systématique.
Il y’ a lieu de saluer l’intensification et le développement du partenariat à tous les niveaux. Le dynamisme de la société civile a largement contribué à l’atteinte des acquis précités à travers les nombreux microprojets exécutés sur toute l’étendue du territoire.
Les partenaires techniques et financiers ont été d’un appui incommensurable à l’atteinte de nos résultats en matière de conservation de la biodiversité. A titre illustratif, vingt -trois (23) projets nationaux et régionaux appuyés par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) ont contribué à améliorer la gestion de 07 Aires Protégées (AP), de 03 Zones d’Importance pour la Conservation des Oiseaux et à renforcer l’implication du privé et des communautés locales dans la gestion des AP.
Malgré l’ensemble des acquis forts louables, force est de reconnaître qu’ils n’ont pas suffi à inverser les tendances de dégradation de la biodiversité. En effet les évaluations faites dans le cadre de la révision de la monographie nationale sur la diversité biologique font ressortir que 350 espèces de plantes sont menacées. Egalement, 12 espèces de mammifères sauvages, 19 espèces d’oiseaux, 24 espèces de reptiles, et 48 espèces de poisson sont menacées. Aussi, le rythme de dégradation des terres atteindrait selon les dernières estimations 469 000 ha par an.

J’en appelle par conséquent, à plus d’engagements et de détermination pour mettre fin à cette tragédie qu’est la dégradation massive et suicidaire de la nature en général et de la diversité biologique en particulier. Comme le dit un dicton « Nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants ».
Vivons alors en harmonie avec la nature.

Bonne célébration de la journée internationale de la Diversité biologique.
Je vous remercie.

Batio Bassière
Ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du changement climatique