Le 07 mai dernier les autorités du Burkina Faso ainsi que le centre d’information et de formation en matière de Droit humains en Afrique (CIFDHA) et le Centre For Civil Political Rights (CCPR) ont participé à Genève à l’Examen périodique universel (EPU) visant à faire le bilan des engagements pris par le Burkina en matière de droits humains. Les résultats de ces rapports sont présentés à la société civile par le CIFDHA et CCPR (initiateurs de l’atelier) depuis hier 23 mai au cours d’un atelier qui prend fin aujourd’hui à l’hôtel des conférences de Ouagadougou. En présence du représentant du ministre de la Justice des droits humains et de la promotion civique, Jean de Dieu Bambara, conseiller technique du ministre et du représentant du Centre For Civil Political Rights (CCPR), André Afanou, ainsi le représentant de l’ambassadeur du royaume de Belgique

Le représentant du ministre de la Justice, des droit humains et de la promotion civique a félicité les initiateurs de l’atelier qui permettra selon lui, d’informer l’opinion sur les recommandations qui ont été faites au Burkina Faso, et de présenter le processus EPU. "C’est un devoir de recevabilité", a t-il dit.
Il a souligné que l’Examen périodique universel concerne tous les pays sans exception et consiste à faire le bilan de la mise en œuvre des engagements des Etats en matière de droits humains. « Vous savez, les Etats ratifient des conventions au plan international et s’engagent à prendre des mesures d’ordre politique, administratif et autres pour que les populations vivent les réalités des droits humains. Donc, il faut qu’à un certain moment, on fasse le point des engagements pris au plan international et c’est tout l’intérêt de ce mécanisme", a indiqué "Jean de Dieu Bambara.
Le 7 mai dernier, le Burkina a présenté son rapport à Genève et la communauté internationale a salué les efforts qui ont été faits par le gouvernement et l’ensemble des acteurs pour la promotion et la protection des droits humains. A cette occasion , des recommandations avaient été faites pour inciter l’Etat à continuer de promouvoir et de protéger les droits humains .« Le présent atelier a pour objectif essentiel de diffuser auprès de l’opinion publique nationale de façon générale, et auprès de la société civile de façon particulière, le contenu des recommandations qui ont été adressées par les autres Etats au Burkina Faso lors de notre passage devant le groupe de travail de l’examen périodique universel en vue de la 3ème phase de cette examen », a déclaré Urbain Yaméogo, président du CIFDHA, ajoutant qu’une multitude de recommandations ont été adressées au Burkina Faso. « Elles ont trait par exemple au droit de la femme, notamment à la modification de l’âge du mariage, la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes, qu’il s’agisse des mutilations génitales féminines ou des mariages forcées" a indiqué Urbain Yaméogo. Les recommandations portaient aussi sur l’amélioration des droits humains, notamment le droit à la santé, à l’éducation et d’autres droits économiques, sociaux et culturels.

Selon le président du CIFDHA, des recommandations dont celle portant sur l’abolition de la peine de mort sont en instance d’examen par l’Etat qui donnera sa position définitive dans les prochains jours.
Certaines recommandations ont en revanche été rejetées par l’Etat burkinabè, par exemple les droits liés aux lesbiennes, gays, bisexuels et trans (LGBT).
Interpellé, "le Burkina a estimé qu’au regard de notre contexte culturel et de certaines exigences au sein de l’opinion publique, on ne peut pas s’engager à envisager de travailler sur ces questions », a révélé Urbain Yaméogo. Il a insisté sur les objectifs de l’atelier : "apporter les informations aux acteurs de la société civile et réfléchir ensemble sur les moyens de nous engager à donner suite à toutes les recommandations à travers des activités". Il estime que ce n’est pas seulement à l’Etat de contribuer à la mise en œuvre des recommandations ; la société civile peut aussi jouer sa part et surtout faire le travail de suivi qui est sa mission essentielle : "s’assurer que l’Etat va prendre les mesures nécessaires pour donner effet aux engagements qu’il a pris devant la communauté internationale lors de ce processus ".

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net