Depuis hier 27 août, les Ouagalais se sont réveillés avec une grande pénurie d’essence, une situation qui a mis les usagers des engins à deux roues dans une situation pour le moins inconfortable. Aujourd’hui mardi 28 août, les choses se sont quelque peu améliorées, mais pas assez pour éviter la colère des usagers

Ce mardi 28 août, le constat que l’on peut faire, c’est que quelques stations ont repris du services même si cela n’a pas eu l’air de soulager les usagers. Il est 10h 00 à la petite station de April Oil située dans le quartier Wemtenga, non loin de l’orphelinat AMPO. Des usagers attendent dans une longue file qui, à vue-d’œil ne semble pas avancer. On s’approche donc pour savoir ce qui se passe. Un usager transpirant à grosses gouttes lâche : « Ce que vous faites la n’est pas bien ; depuis 8 heures, nous sommes ici et le rang n’avance pas. Vous préférez servir ceux-là qui viennent avec les gros bidons pour qu’ils repartent nous vendre l’essence plus chère. Ayez peur de Dieu s’il vous plait ». Une dame, également très en colère renchérie : « D’ici là, la grève va finir et on va se retrouver ici. C’est par ce qu’il y a pénurie, si non moi je ne vais jamais prendre l’essence ici ».
Voyant que votre serviteur est en train d’immortaliser la scène, un pompiste s’avance vers nous et nous intime l’ordre de ne pas faire d’images. Réplique d’une dame d’un certain âge : " Mon fils, il faut bien les filmer et aller publier ; comme ça, les gens vont voir ce qui se passe ».
A la station OTAM des 1200 logements, c’est le même constat d’une foule immense qui attend. On essaie de rentrer en contact avec un pompiste pour comprendre comment il s’est procuré du carburant alors que ses collègues n’en ont guère. Agacé par nos questions, il nous envoie "balader" par un "monsieur, pardon laissez-moi travailler".

Chez les vendeurs ambulants de carburant, l’atmosphère est tout à fait différente. C’est une occasion pour eux de faire de bonnes affaires puisque le prix du litre d’essence est passé de 800 à 2000, voire 2500 F CFA en moins de 24 heures comme c’est le cas dans les quartiers Gounghin, Patte-d’oie et au centre-ville.
Un vendeur ambulant de la zone 1 témoigne : "Cette grève là, je ne sais pas quand elle va prendre fin mais pour l’instant, nous nous faisons de bonnes affaires. Nous payons l’essence au prix normal à la station et nous le revendons plus chère. Mais je souhaite quand même que les autorités règlent cette situation car à Ouagadougou, quand il n y a pas d’essence, ce n’est pas bien".
Plus loin, dans les environs de l’Hôpital pédiatrique Charles de Gaulle, un autre vendeur ambulant planté devant les feux tricolores propose des bouteilles de 1 litre à 1000 F. Il est littéralement assailli par des motocyclistes, inquiets de tomber en panne sèche et ne sachant pas quand prendra fin cette pénurie de carburant provoquée par une grève des transporteurs routiers. Ils exigeant le départ du président de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) , lui reprochant d’utiliser son à des fins personnelles.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net