Le député d’extrême droite Jair Bolsonaro est dans un état stable mais aurait pu succomber à ses blessures après avoir été grièvement poignardé jeudi en plein meeting, ont annoncé les autorités médicales.

Bolsonaro va passer au moins une semaine, peut-être dix jours, à l’hôpital et pourrait mettre deux mois à se remettre de ses blessures, ont dit en conférence de presse les responsables de l’hôpital Santa Casa situé à Juiz de Fora, dans l’Etat de Minas Gerais, où il était hospitalisé. Son colistier, le général Hamilton Mourao, avait auparavant dit à Reuters qu’il était dans un état stable mais qu’il restait “fragile”.

Le fils du candidat a indiqué que son père avait été blessé au foie, au poumon et aux intestins. “Il a perdu beaucoup de sang, il est arrivé à l’hôpital (...) presque mort. Son état semble s’être stabilisé”, écrit Flavio Bolsonaro sur Twitter.
La police de la ville a annoncé avoir arrêté un suspect après l’agression qui s’est déroulée pendant un rassemblement électoral. Blessé, le candidat a été porté sur les épaules de ses partisans avant d’être pris en charge par les secours.
La police locale a confirmé à Reuters que l’assaillant, Adelio Bispo de Oliveira, 40 ans, avait été placé en détention et qu’il souffrait de troubles mentaux. Il était affilié au Parti socialisme et liberté de 20007 à 2014, a précisé le parti. “Nous ne savons pas s’il s’agit d’un acte politique”, a dit à Reuters un porte-parole de la police locale.
Jair Bolsonaro, 63 ans, est un personnage controversé qui a vanté publiquement les mérites de la junte militaire au Brésil, dont il a regretté par le passé qu’elle n’ait pas tué plus de monde à l’époque de la dictature.
Elu député depuis près de trois décennies, il a aussi déclaré à maintes reprises que la police devrait être autorisée à ouvrir le feu sans limite sur les trafiquants de drogue et autres criminels. Il doit prochainement comparaître devant la Cour suprême pour incitation à la haine et au viol.
L’agression dont Jair Bolsonaro a été victime, survenue le jour où un juge de la Cour suprême a rejeté l’appel de Lula contre son inéligibilité, a suscité de vives condamnations de la part du reste de la classe politique.
Fernando Haddad, qui devrait être le candidat du Parti des travailleurs à la place de l’ancien président, a dit sa “honte” et son “horreur”, tandis qu’un autre candidat de gauche, Ciro Gomes, a condamné sur Twitter toutes les formes de violence politique.
Jair Bolsonaro était crédité de 22% des intentions de vote au premier tour de l’élection présidentielle par un sondage Ibope publié mercredi.

Reuters