Un gendarme burkinabè a été tué dans une attaque mercredi soir à Inata, localité minière du nord du Burkina Faso, où trois personnes ont été enlevées fin septembre, a-t-on appris auprès des autorités, tandis que l’armée française a précisé avoir "neutralisé" les assaillants en fuite par une frappe aérienne.

"Un détachement de la gendarmerie nationale basé à Inata, province du Soum, a été la cible dans la nuit de mercredi à jeudi d’une attaque de grande envergure perpétrée par un grand groupe de terroristes lourdement armés", a indiqué le ministère de la Sécurité dans un communiqué.

"Le bilan définitif fait état d’un gendarme décédé et d’un autre blessé à la jambe", a-t-il ajouté, précisant que le bilan du côté des assaillant sera communiqué ultérieurement.

Selon une source sécuritaire jointe par l’AFP, les échanges de tirs ont duré "deux à trois heures" et trois hommes sont portés disparus. "Les assaillants se sont repliés en direction de la frontière malienne", a ajouté cette source. Selon l’état-major français, la force Barkhane présente au Sahel est "immédiatement intervenue".

"Un drone Reaper a été dirigé vers la zone tandis que deux Mirage 2000 et un avion ravitailleur C135 ont décollé sous très faible préavis de Niamey (Niger) pour rallier la zone de l’attaque", a-t-il annoncé dans un communiqué. "Une colonne de plusieurs motos quittant la zone en direction du nord a été détectée par le drone Reaper. Après avoir observé le comportement du groupe et levé le doute sur la nature terroriste de celui-ci, une frappe aérienne a été réalisée dans la nuit par les deux Mirage 2000. Le bilan de l’action est en cours d’évaluation", a poursuivi l’état-major, qui ne donne pas de bilan mais parle de "neutralisation du groupe armé".

Dimanche, trois gendarmes avaient été tués après le rapt d’un Indien, un Sud-Africain et d’un Burkinabè travaillant dans la mine d’or d’Inata. Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d’attaques jihadistes régulières depuis le premier trimestre 2015. Le Nord et l’Est sont particulièrement touchés et Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises.

Le 26 septembre, huit soldats avaient perdu la vie en sautant sur un engin explosif artisanal, dans le Nord, près de Djibo. Selon un bilan officiel établi mi-septembre, les attaques islamistes ont fait 118 morts : 70 civils et 48 membres des services de sécurité.

Samedi, l’opposition avait organisé une manifestation à Ouagadougou pour protester notamment contre l’incapacité du gouvernement à enrayer les attaques
qui se multiplient.

AFP