A l’instar des autres régions, le Centre-Sud est confrontée au VIH SIDA avec un taux de prévalence de 0,7% contre 0,8% au plan national et aux infections sexuellement transmissibles. Dans la région du Centre-sud, le phénomène du VIH SIDA et des MST est toutefois particulier. C’est du moins le constat que l’équipe caravanière de la sensibilisation contre le VIH, le SIDA et les MST a pu faire les 08 et 09 décembre dans les villes de Kombissiri, Toecé et Pô.

Dans le cadre des festivités de l’indépendance du Burkina Faso qui se sont déroulées à Manga, chef-lieu de la région du Centre-Sud, Secrétariat permanent du comité national de lutte contre le SIDA (SP/CNLS) a initié une caravane de sensibilisation sur le VIH, le SIDA et les infections sexuellement transmissibles. Le lancement de la caravane a eu lieu le 6 décembre dernier à Saponé, dans la province du Bazèga. Animations musicales, jeux concours sur la question dans le but de sensibiliser, dépistage gratuit et volontaire, etc., c’est entre autres, les activités qui ont été menées tout au long de cette caravane de sensibilisation. Lors de son passage les 08 et 09 décembre dernier dans les communes de Toécé, Kombissiri, Noberé, Po et Djiba, c’est une situation inquiétante que les autorités de ces localités ont pu dresser. En effet, selon le docteur Bamba Daouda, médecin chef du district sanitaire de Kombissiri, la commune enregistre 20 et 25 nouveaux cas de VIH SIDA chaque trimestre. Un chiffre qu’il trouve assez élevé. « Ce qui explique ce fort taux, c’est que la sensibilisation a un peu baissé de telle sorte que les gens croient que la maladie n’existe plus. Ils ont donc des comportements à risque. Le fait aussi qu’on soit une zone frontalière influence la situation, à quoi il faut ajouter le comportement de certaines personnes qui s’adonnent à la consommation des stupéfiants », a t-il expliqué.

Face à cette situation, le secrétaire général de la province, Valentin Maré a promis de prendre des mesures pour barrer la route au fléau dans sa province en plus de l’initiative du SP/CNLS qu’il trouve très salutaire. « Je crois que face à cette situation, il est plus que nécessaire de multiplier les campagnes de sensibilisation, car le SIDA comme vous le savez, n’a pas encore de traitement curatif ; donc il faut faire comprendre cela à la population et toujours les inciter à alimenter la flamme de la
lutte », a-t-il indiqué.
Dans la commune de Pô, la situation est également préoccupante. Selon Gominbou Assane, représentant du maire de la ville, l’idée de la caravane est très belle et il espère que cette action contribuera à faire baisser considérablement le fort taux de prévalence dans sa commune, d’autant plus que les chiffres font froid dans le dos.
« En 2017, sur les 934 clients testés dans les centres de conseil de dépistage volontaire, 96 personnes ont été délarées séropositives, et au niveau des infections sexuellement transmissibles, le district sanitaire de Pô a enregistré 3595 cas », a-t-il confié.

Sia Isaac, secrétaire général de la province du Nahouri, représentant le Haut-commissaire de la région estime que cela s’explique par la proxilité de la commune avec la frontière du Ghana. Pour remédier au problème de séropositivité, le représentant du maire de la commune dit avoir pris des engagements, soulignant que l’’Etat a fait de son mieux pour mettre dans les villages des comités de lutte contre le SIDA et qu’il a aussi des associations qui en ont fait leur cheval de bataille. Reste que, le manque de moyens limite souvent la puissance des actions menées.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net