Dans la défense de son client le Général Djibril Bassolé, Me Dieudonné Bonkoungou, a déclaré mercredi, au Tribunal militaire de Ouagadougou, que « la procédure judiciaire » du putsch de septembre 2015 est « asymétrique ».

L’honneur est revenu ce mercredi matin aux avocats du Général de Gendarmerie Djibril Bassolé de défendre leur client accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre sur 13 personnes, coups et blessures sur 42 personnes et trahison.

Ces accusations sont fondées sur des écoutes téléphoniques de conversations qu’auraient échangées l’accusé avec plusieurs personnalités dont le Général Gilbert Diendéré (co-accusé) et le président de l’Assemblée nationale ivoirien Guillaume Soro.

Comme depuis le début de l’audition de leur client, les avocats de l’accusé se sont efforcés ce mercredi, de démontrer la fausseté des éléments sonores qui accablent leur client.

Pour Me Dieudonné Bonkoungou, « Nous sommes dans une procédure judiciaire asymétrique ».

Selon lui, quand il s’agit de présenter des éléments pour accabler un accusé, le parquet se précipite pour le faire mais traine les pas quand il s’agit de présenter des éléments qui blanchissent l’accusé.

Il en veut pour preuve, un document trouvé dans les affaires du Général Diendéré faisant cas de réunions d’un groupe de personnes nommément cités et membre d’un Comité de la résistance populaire.

Ce comité disait le document visait à inciter les enfants à sortir pour manifester afin qu’ils tombent sous les balles du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) dans le but d’accabler ledit régiment et son chef spirituel le Général Diendéré.

Me Dieudonné Bonkoungou regrette que ce document dont on sait l’origine précise n’a pas été exploité par le juge d’instruction encore moins par le parquet militaire.

Il dit ne pas comprendre dans ce cas que ce même parquet militaire veut coûte que coûte exploiter les éléments sonores qui accablent son client (le Général Bassolé) tout en étant incapable de prouver leur source.

Mais pour l’avocat des parties civiles Me Guy Hervé Kam, le Général Bassolé ne veut pas reconnaitre les écoutes téléphoniques pour éviter de « répondre aux questions de sa responsabilité ».

Cependant, ce qui est bien dans le dossier, selon lui, c’est que le Général et sa défense « ont reconnu devant les juridictions nationales et la cour de la CEDEAO que leur vie privée a été violée parce que l’Etat les a écoutés ».

« On est conforté dans le fait qu’il y a bel et bien eu des écoutes, que ce qui a été dit dans le dossier a effectivement existé. Maintenant la question de savoir si l’Etat burkinabè devait le faire ou pas les juges vont trancher », a déclaré Me Kam tout en précisant que « dans tous les pays du monde entre la vie privé et la sécurité publique, c’est la sécurité publique qui l’emporte ».

Agence d’Information du Burkina