La cérémonie de passation de commandement entre le Chef d’Etat-major général des armées (CEMGA) sortant, le général de brigade, Oumarou Sadou, et l’entrant le Gal de brigade, Moïse Miningou, est intervenue dans la matinée du jeudi 31 janvier 2019 à Ouagadougou, sous la présidence du ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Shériff Sy.

Nommé par décret présidentiel le 10 janvier dernier comme Chef d’Etat-major général des armées (CMGEA), le général de brigade, Moïse Minoungou, est entré officiellement en fonction. La passation de commandement entre lui et son prédécesseur, le Gal de brigade, Oumarou Sadou a eu lieu, le jeudi 31 janvier 2019 à la Place de la nation de Ouagadougou. Sous la présidence du ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, Shériff Sy et en présence d’autorités gouvernementales, de diplomates, de parents et amis, et de la grande famille de l’armée burkinabè, le Gal Moïse Minoungou a dit être conscient du contexte sécuritaire marqué par « une recrudescence absolue des agressions terroristes meurtrières ».

« Tout membre des FDS se sent interpellé pour entreprendre toute action salvatrice, susceptible d’inverser la tendance et d’instaurer un climat de paix et de sérénité. Nous faisons appel à toutes les compétences passées et présentes de toutes les forces militaires, de gendarmerie, de police et à toutes les intelligences civiles pour fédérer nos capacités et nos actions en vue de circoncire le phénomène du terrorisme et ses effets », a-t-il déclaré. De ce fait, il a exhorté tous les FDS à œuvrer en premier chef à l’instauration et au maintien d’un climat de confiance propice à l’action, l’unité, la détermination et la discipline qui sont les véritables gages de succès dans ce combat de type nouveau.

Au regard du caractère transfrontalier du terrorisme, le Gal de brigade, Moïse Minoungou, a soutenu que le combat doit se mener de manière méthodique et coordonnée avec les autres forces de la sous-région. Remerciant le chef de l’Etat pour la confiance placée en lui, M. Minoungou a loué les initiatives de son prédécesseur. « Au général de brigade, Oumarou Sadou, qui me passe le témoin et dont l’expérience nous sera fort utile, j’adresse toutes mes félicitations et mes remerciements pour le travail accompli sous son commandement », a-t-il souligné.

« DÉFENSE DE L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE NATIONAL »

Les premiers mots du CMGEA sortant, le Gal de brigade Oumarou Sadou, sont allés aux frères d’armes tombés au combat et aux victimes civiles des violences terroristes pour lesquels il a demandé d’observe une minute de silence en leur mémoire. Au président du Faso, il a réitéré sa gratitude et celle des personnels des Forces armées nationales (FAN) pour les efforts consentis à leur endroit. « Ces efforts ont été traduits par diverses mesures concrètes ayant principalement porté sur l’amélioration des conditions de vie du militaire par la révision du régime de solde, l’instauration de prime d’opération, l’indemnisation des familles des militaires décédés en opération et surtout l’adoption de la loi de programmation militaire pour l’équipement progressif des FAN … », a-t-il souligné.

Le Gal de brigade, Oumarou Sadou, a salué « la fidélité, la disponibilité, la franchise et l’engagement » dont ont fait preuve ses proches collaborateurs durant son passage à la tête du CMGEA. « Je félicite l’ensemble des personnels des FAN, spécialement tous ces valeureux hommes et femmes qui ont été ou qui sont encore sur divers terrains d’opération et qui se donnent sans calcul, sans répit et sans esprit de recul, dans l’unique but d’accomplir leur mission de défense de l’intégrité du territoire national. Aucune prime ne saura compenser cet engagement », a relevé M. Sadou.

A l’entendre le combat contre les forces du mal sera une lutte de longue haleine où chaque acteur devra jouer sa partition. Et de prévenir que toute division ou stigmatisation dans les rangs ne fera que le jeu des ennemis. « La victoire ne sera pas l’action unique d’une composante isolée, mais la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes de la lutte », a-t-il indiqué. A son successeur, le Gal Sadou a traduit ses félicitations et rassuré de « son entière disponibilité » à l’accompagner chaque fois que de besoin. La passation de commandement a aussi été marquée par un défilé militaire.

OFFICIER D’ARTILLERIE

L’homme qui coiffe désormais la grande muette est un officier d’artillerie né le 27 février 1960 à Ouagadougou. Après des études secondaires au Prytanée militaire de Kadiogo (PMK), il poursuit des cours d’officier à l’Académie royale militaire de Meknès au Maroc.

Il suit le cours de perfectionnement des officiers subalternes à Draguignan en France, obtient le diplôme d’Etat-major à l’Ecole nationale d’Etat-major de Koulikoro au Mali et fait l’école de guerre au collège royal de l’enseignement militaire de Kenitra au Maroc. Dans son parcours professionnel, Moïse Minoungou a été successivement commandant de compagnie de la batterie sol air au Centre d’instruction des armes lourdes, de la 1re compagnie du 2e bataillon d’intervention rapide du Centre national d’entrainement commando (CNEC) et cumulativement commandant adjoint dudit bataillon.

Le nouveau CMGEA a aussi servi comme Chef de corps du Groupement d’instruction des forces armées (GIFA), chef de la division information de l’Etat-major général des armées, chef de la division opération de l’Etat-major de l’Armée de terre, commandant du Groupement de commandement d’appui et de soutien (GCAS) et commandant du commandement des Ecoles et centres de formations (CECF).

Chef d’Etat-major adjoint de l’armée de terre, le Gal de brigade, Moïse Minoungou, était précédemment le Commandant du Groupement central des armées (GCA). Officier de l’ordre de l’Etalon, il a obtenu également, entres autres, la médaille d’honneur militaire, la médaille d’honneur des Sapeurs-pompiers avec étoile d’or et celle des Nations-Unies pour la RDC. Il est marié et père de trois enfants.

Sidwaya