La décision est tombée hier 1er février. Après avoir été acquittés le 15 janvier dernier, la Cour pénale internationale a ordonné la libération de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ministre de la Jeunesse, Charles Blé Guodé. Ils étaient jugés pour crimes contre l’humanité durant la crise post-électorale de 2010.
Toutefois, la libération ordonnée hier à l’unanimité des cinq juges a un goût amer, puisqu’elle est assortie de conditions restrictives. Les deux ex pensionnaires de la CPI ne pourront pas regagner leur pays, la Côte d’Ivoire, mais devront être accueillis dans un pays qui voudrait bien les accepter. On explique que la CPI craint une fuite des deux leaders politiques ivoiriens s’ils devaient bénéficier d’une libération totale. D’ailleurs, dans le pays d’accueil qui n’est pas encore trouvé, ils devront pointer une fois par semaine auprès des autorités et ne pourront aller à l’étranger sans l’autorisation de la CPI. Ils devront également s’abstenir de toute déclaration publique sur l’affaire qui les concerne.
La procureure Fatou Bensouda a indiqué que cette décision de libération pourrait faire l’objet d’un appel.
A l’évidence, ce procès est un fiasco pour la CPI et un échec cuisant pour la procureure Bensouda qui n’a pas été capable au bout de 7 sept ans, d’apporter des éléments prouvant la culpabilité des deux accusés. Dès, lors, cette libération sous conditions apparaît aux yeux de nombreux Africains comme une manœuvre pour sauver la face et retarder le retour dans leur pays des deux protagonistes de la crise post-électorale.

Kaceto.net