Le processus de Rabat est un cadre de concertation et de dialogue établi depuis les années 2000 pour échanger sur les questions de migrations euro-africaines. Le processus de Rabat compte 56 pays d’Europe et d’Afrique de l’Ouest auxquels s’ajoutent des Organisations comme l’Union européenne et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le Burkina qui assure la présidence du comité de pilotage du processus, abrite du 12 au 13 février 2019 une rencontre des fonctionnaires de haut niveau du dialogue euro-africain sur la migration et le développement en vue du lancement du plan d’action de Marrakech.

L’ouverture des travaux de cette importante rencontre a eu lieu hier à Ouagadougou et était présidée par le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrebéogo, en présence du chef de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso et du commissaire chargé du commerce, des douanes et la libre circulation dans l’espace CEDEAO.
Les travaux portent sur le plan d’actions aligné sur les cinq domaines prioritaires du plan d’action conjoint de la Valette (PACV). Les discussions devraient déboucher sur une feuille de route visant la mise en oeuvre du plan d’actions de Marrakech pour la période 2018-2020.
Selon le ministre Tiendrebéogo, ce plan d’actions qui relève de la feuille de route du mandat du Burkina Faso, est une étape importante de sa présidence et constitue un défi, après l’adoption des conclusions conjointes du PACV les 14 et 15 novembre 2018, à Addis-Abbeba, en Ethiopie. « S’inscrivant dans l’esprit de l’Agenda 2030 de l’Organisation des Nations Unies(ONU), ce plan d’actions contribuera ainsi à l’atteinte des objectifs du développement durable (ODD). C’est pourquoi son lancement doit nous permettre de passer concrètement à la mise en œuvre des actions qui ont été identifiées par chaque partenaire », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, l’adoption du Pacte mondial pour les migrations sûres et ordonnées a été l’événement ayant marqué la fin d’année 2018 et le ministre souhaite "qu’il renforce nos processus régionaux existants, en établissant le lien entre ceux-ci et le processus de Rabat ». Il a par la même occasion réitéré l’engagement du Burkina Faso à jouer pleinement sa partition dans ce dialogue pour un partenariat qu’il espéré être mutuellement bénéfique.

Pour le chef de délégation de l’Union européenne, Jean Lamy, l’UE joue un rôle important dans le processus de Rabat. « L’Union européenne en tant qu’Institution, appuie des programmes de développement pour aider les pays à lutter contre les trafics », a-t-il confié , l’objectif étant, non pas "d’arrêter la migration, mais de travailler ensemble pour une gestion ordonnée des flux migratoires ».
Selon lui, le premier objectif du dialogue est de promouvoir l’immigration légale et la mobilité comme facteur de développement. « Il est important de coopérer à la fois sur la prévention de la migration irrégulière, y compris sur le retour et la réadmission, mais aussi sur les voies de la migration légale » a-t-il dit.
Les travaux prennent fin aujourd’hui avec la tenue d’une conférence de presse pour en dresser le bilan.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net