La Chine s’est jointe à la communauté internationale pour fournir de l’aide matérielle et accorder des soutiens techniques à l’Afrique alors que le continent est confronté au phénomène de déplacement forcé de sa population.

Ces dernières années, la Chine a intensifié ses efforts pour venir en aide aux réfugiés et aux déplacés internes africains dont le nombre ne cesse de croître en raison des conflits régionaux, de la pauvreté, et du changement climatique.

Une situation dégradée

A ce jour, le nombre de déplacés forcés a atteint son niveau le plus élevé de l’histoire, soit quelque 68,5 millions de personnes, d’après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

L’Afrique accueille près d’un tiers des réfugiés et des déplacés internes du monde, a déclaré dimanche dernier le secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, lors de la 32e session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine (UA), placée sous le thème "L’année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées : pour des solutions durables au déplacement forcé en Afrique".

Dans la plupart des cas, les réfugiés demandent l’asile dans les pays voisins en raison des troubles dans leurs pays d’origine, que ce soit à cause du terrorisme dans les pays du Sahel, ou des conflits tribaux voire des guerres en République démocratique du Congo (RDC) et en République centrafricaine (RCA).

En plus, les sécheresses récurrentes dans la Corne de l’Afrique devraient entraîner une nouvelle crise du déplacement forcé, compte tenu de la faible capacité d’accueil des pays hôtes.

"Il importe de s’attaquer plus résolument aux causes profondes du phénomène (du déplacement forcé)", a indiqué dimanche dernier le président de la commission de l’UA Moussa Faki Mahamat lors du 32e sommet de l’organisation pan-africaine.

Il existe pourtant un consensus en Afrique sur le fait que les pays africains doivent tendre la main à la fois aux alliés traditionnels et nouveaux lorsqu’ils cherchent une solution durable à ce fléau.

LA CHINE EN ACTION

En collaboration avec des organisations internationales telles que le HCR, le Programme alimentaire mondial (PAM), et des principaux pays développés, des pays en développement tels que la Chine redoublent d’efforts pour éliminer les difficultés auxquelles sont confrontés les réfugiés et les déplacés internes africains.

Au cours de ces dernières années, la Chine a donné des dons de nourriture et offert des formations vocationnelle au profit des victimes du déplacement forcé afin qu’elles soient autonomes.

En juin 2017, par exemple, le gouvernement chinois a donné 5 millions de dollars au PAM pour acheter 9 000 tonnes de céréales à environ 420 000 réfugiés vivant dans les camps de Dadaab et de Kakuma au Kenya.

Ces nouvelles contributions de la Chine et d’autres pays ont permis au PAM de reprendre des rations complètes pour quatre mois après plus d’un an de réduction des rations causée par une pénurie de fonds.

"Je remercie la Chine pour son généreux don, qui permettra au PAM de nous donner plus de nourriture et de rendre notre vie dure un peu plus facile", a déclaré Ceaser Okulo Unu, un réfugié ougandais faisant la queue pour une aide alimentaire.

La Chine a activement participé aux interventions humanitaires en Somalie, où des décennies de conflits et la sécheresse récurrente ont fait fuir les Somaliens de leur foyer.

En avril 2017, la Chine a fait un don de 10 millions de dollars par l’intermédiaire du PAM pour fournir une aide alimentaire d’urgence à plus de 200 000 personnes en Somalie.

La Chine a également fourni une aide alimentaire et un soutien financier pour faciliter la réinstallation des réfugiés vivant en Ouganda, dont beaucoup venaient du Soudan du Sud et de la RDC voisins.

Favoriser l’autonomie des vulnérables

En mai 2018, le gouvernement chinois a accordé une aide alimentaire d’urgence de 5 millions de dollars aux communautés touchées par la sécheresse dans la région de Karamoja, dans le nord-est de l’Ouganda. Et un mois plus tard, la Chine a octroyé 500 000 dollars destinés à la la réinstallation des réfugiés.

Le ministre ougandais des Finances, Matia Kasaija, s’est félicité du don chinois qui "venait à un moment critique", alors que plus de 1,4 million de réfugiés dans le pays ont désespérément besoin de secours humanitaires.

Outre les dons, la Chine a également contribué à favoriser l’autonomie des réfugiés.

En avril 2018, la Fondation chinoise pour la réduction de la pauvreté (CFPA), une organisation non gouvernementale, et Mercy Corps, une organisation humanitaire internationale, ont lancé conjointement un programme d’un million de dollars visant à aider les réfugiés ougandais à devenir plus autonomes.

Ce programme consiste à accorder aux bénéficiaires de petites subventions une formation agricole, afin de stimuler la production agricole et d’accroître les revenus.

Le programme vise également à former les jeunes réfugiés à la création d’entreprises. Les réfugiés sélectionnés devraient bénéficier de ce projet d’une durée de 15 mois.

Eric Mangunyi, chercheur principal chez Em-Pioneer Consultants, basé à Nairobi, a affirmé que le timing de la Chine était crucial.

"L’arrivée de la Chine est un grand soulagement pour de nombreux pays africains confrontés à des crises (des réfugiés) ou accablés par la crise dans des pays voisins comme le Kenya et l’Ouganda", a-t-il indiqué.

Xinhua