La statue du leader de la Révolution démocratique et populaire (RDP) Thomas Sankara et 12 bustes de ses compagnons, tous assassinés le 15 octobre 1987 ont été dévoilés ce matin du 2 mars dans l’enceinte du Conseil de l’Entente. C’était en présence du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré et de l’ancien président ghanéen John Jerry Rawling

"Désormais on ne parlera plus du Conseil de l’Entente, mais plutôt du site du Mémorial Thomas Sankara", a déclaré le président de l’association du Comité international du Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS), le Colonel Bernard Sanou, à l’occasion de la cérémonie d’inauguration ce matin 2 mars de la statue de Thomas Sankara et de 12 bustes de ses compagnons. Le Conseil de l’Entente fut le siège d’une organisation sous-régionale ouest-africaine qui regroupait le Burkina Faso, le Bénin, le Niger, la Cote d’Ivoire et le Togo. En août 1984, ce lieu est devenu le siège du Conseil national de la révolution (CNR) jusqu’à l’avènement du Front populaire en octobre 1987. Selon le président de l’association "Comité international du mémorial -Thomas Sankara", Bernard Sanou, ce site du Conseil de l’entente a été retenu au regard de son caractère fortement symbolique. Au plan psycho-sociale et politique, c’est "l’endroit le plus parlant, le plus chargé d’histoire concernant la révolution burkinabè", a-t-il ajouté. Et de préciser que là où Sankara a été tué, c’est là où il faut le faire renaître.
C’est dans ce sens que cet espace est dédié au père de la révolution burkinabè d’où la construction de la statue de Thomas Sankara et de ses 12 autres compagnons.
Géante de cinq (5) mètres en ronde bosse symbolisant le capitaine Thomas Sankara, la statue est entièrement réalisée en bronze patiné à partir de la technique de la cire perdue. Elle est posée sur un socle de trois (3) mètres de haut en forme de pyramide de quatre faces comportant chacune trois bustes des 12 camarades fauchés avec le capitaine Thomas Sankara le 15 octobre 1987. La hauteur du monument est de 8 mètres, entièrement réalisé au Burkina Faso par une équipe de 57 artistes burkinabè sans aucune expertise extérieure.
Le Mémorial vise principalement à sauvegarder, préserver et promouvoir l’héritage politique de la révolution et les idées révolutionnaires de Thomas Sankara pour les générations présentes et futures. À travers un ensemble cohérent d’infrastructures, il s’agit de rappeler, d’informer, de sensibiliser et surtout d’éduquer le public par rapport au combat que le président Thomas Sankara a mené.

Pour le parrain de la cérémonie d’inauguration de la statue Thomas Sankara, par ailleurs ancien président du Ghana, John Rawling, c’est un moment pour capitaliser toutes les reconnaissances sur le président Thomas Sankara. L’ancien président ghanéen a exprimé sa reconnaissance au gouvernement burkinabè pour ce projet mémorial Thomas Sankara qui a vu le jour. "Vous avez un président ‘’Cool Roch’’, a t-il commenté, avant d’exprimer sa solidarité envers la famille du père de la révolution burkinabè ainsi que tous ceux qui étaient avec lui ce jour fatidique.
Prenant la parole, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a remercié l’ensemble des acteurs qui ont œuvré afin que ce projet de construction du mémorial Thomas Sankara soit une réalité. Pour lui, la justice burkinabè travaillera à ce que justice soit rendue au père de la révolution burkinabè et que les fautifs soient punis à la hauteur de leurs forfaitures.
"Le pouvoir a dévoilé cette statue et cela montre bien que les choses avancent" croit savoir, l’artiste musicien Sam’s K le Jah, fervent défenseur de l’héritage de Thomas Sankara. Pour lui, c’est déjà une étape dans le dénouement des dossiers au niveau de la justice. "Cette statue d’hommage est une façon de rendre justice à Thomas Sankara en attendant que justice proprement dit lui soit rendue", a t-il commenté.

Boris Kpoda
Kaceto.net