Les limogeages irréguliers de tous les précédents Directeurs généraux (DG) ont coûté à la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG), plus de 145 millions de FCFA de frais de dédommagement. La grave crise née du renouvellement du contrat de l’actuel DG, pourrait encore coûter des millions à ce pivot du médicament au Burkina Faso.

Les limogeages de trois DG, en violation des textes, ont de par le passé, coûté plus de 145 millions de FCFA à la CAMEG, a indiqué l’Observateur Paalga dans un article publié jeudi et intitulé : « Crise à la CAMEG : chronique d’un mal congénital ».

Le journal a rappelé que selon l’article 9 du règlement intérieur de cette association qui regroupe des représentants de l’Etat et des couches socio-professionnelles, le DG est désigné par le Conseil d’administration.

Toutefois, le défunt ministre de la Santé, Alain Ludovic Tou, a fait fi de cet article pour évincer le premier DG de la CAMEG, Potin Poda (1993-1997), poursuit l’Observateur Paalga. Devant les tribunaux, M. Poda a obtenu un dédommagement de plus de 39 millions de FCFA.

Son successeur Lazare Banssé (1997-2012) qui connaitra le même sort, sera dédommagé à plus de 69 millions de FCFA.

Le troisième DG de la CAMEG, Moussa Sanfo (2012-2015) qui sera limogé par l’ex Premier ministre Yacouba Isaac Zida, obtiendra plus de 36 millions de FCFA de frais de réparation, précise toujours le journal.

Devant la contestation de la nomination de Mahamadou Compaoré, le Conseil d’administration présidé par Bocar Kouyaté, a confié à Jean Chrysostome Kadéba un intérim de trois mois (janvier à mars 2015).

Après un autre intérim de trois mois et un contrat d’un an (de juillet 2015 à juin 2016), le Conseil d’administration a signé en mai 2016 avec M. Kadéba, un autre contrat de trois ans.

C’est ce dernier contrat qui est à l’origine du bras de fer entre le ministre de la Santé Smaïla Ouédraogo et le Conseil d’administration.

Après avoir été débouté en justice pour avoir évincé Bocar Kouyaté de la présidence du Conseil d’administration (CA) et commué le contrat de M. Kadéba en trois mois d’intérim, le ministre de la Santé a obtenu le 24 août 2016, le récépissé d’une nouvelle CAMEG dotée d’un nouveau CA.

Outre la Confédération générale du travail au Burkina (CGT-B), le Syndicat des pharmaciens du Burkina, le personnel de la CAMEG a également condamné les décisions du ministre Smaïla Ouédraogo.

« Le personnel ne se reconnait pas en une nouvelle CAMEG dont il ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants », a-t-il écrit dans une lettre ouverte au Premier ministre rendue publique mercredi.

En rappel, la CAMEG a été créée par décret présidentiel en 1992. Mais, elle a débuté effectivement ses activités en 1994 sous la forme d’un projet avec un statut d’Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC).

En 1997, elle a été transformée en Association à but non lucratif (ASBL), dotée de la personnalité juridique et de l’autonomie financière.

Avec AIB