Après plusieurs semaines de manifestation à travers le pays, le président soudanais Omar el-Béchir vient d’être poussé dehors, lâché par les généraux sur qui reposait son pouvoir autoritaire en place depuis 1989

Après l’Algérien Bouteflika, le Soudanais Omar el-Béchir vient de perdre le pouvoir aujourd’hui 11 avril, balayé par la rue. Au pouvoir depuis 1989, l’homme âgé de 75 ans dirigeait le pays sur le mode de la peur et la terreur.
Face à une crise économique qui frappe le pays et l’assèchement des finances publiques, il avait, sans concertation, décidé mi-décembre de tripler le prix du pain, un aliment très consommé par les couches populaires. Exactement comme en Egypte quand l’augmentation du prix du pain avait mis des milliers d’Égyptiens dans la rue en 2008, début de ce qui allait devenir les émeutes de la faim.

Très vite, l’opposition à cette mesure s’est muée en contestation de la gouvernance de Béchir dont la tête est réclamée au fil des jours par des milliers de Soudanais.
Face à l’ampleur et à la détermination des manifestants, l’armée s’est finalement alignée du côté de la contestation et a lâché celui qui avait été accusé par la Cour pénale internationale de génocide et de crimes contre l’humanité.
C’est le ministre de la Défense qui a annoncé la destitution du président Béchir, désormais placé "en lieu sûr". La constitution a été suspendue et des élections sont annoncées d’ici deux ans.
Une victoire pour les Soudanais qui viennent d’ouvrir une nouvelle page de leur histoire et qui doivent assumer le caractère historique de leur mouvement et en rester les maîtres.

Kaceto.net