Le sujet agite la toile burkinabè depuis la diffusion dimanche 14 avril de l’émission "Le débat africain" animée par Alain Foka sur radio France internationale : le "Faso Dan Fani", notre tissu national hérité de nos ancêtres et qui fait la fierté de tout un peuple a été déposé sous forme de marque par un groupe chinois. Mazette !
Oui, nos nouveaux amis se seraient rendus propriétaires de notre patrimoine vestimentaire et pourraient donc, si l’envie leur prend, nous interdire de l’utiliser et le commercialiser sans leur consentement, sous peine de payer de lourdes amendes. Sapristi !
Comme sonnés par la nouvelle, des Burkinabè viennent à l’information auprès de Kaceto.net : "Rassure-moi que ce n’est pas vrai que les Chinois ont déposé la marque du Faso Dan Fani", supplie un lecteur depuis une province française.
Un officier de l’armée se dit surpris et étourdi par ce qu’il a entendu sur la radio publique française.
Autour de l’animateur, quatre invités ont débattu du thème : "Quelles chances pour les marques africaines face aux firmes internationales ?" : Stanislas Zeze, président-directeur général de Bloomfield Investment, une agence de notation basée en Côte d’Ivoire, Jean Louis Menudier, président-directeur général d’Uni Wax, un des majors de l’industrie de textile sur en Afrique de l’Ouest, également basée en Côte d’Ivoire, Deni Bohoussou, directeur général de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), la structure qui enregistre les droits de propriété et dont le siège est à Yaoundé, au Cameroun et Freddy Tchala, directeur général de MTN Group en Côte d’Ivoire, premier groupe de téléphonie mobile sur le continent d’origine sud-africaine.
En somme, des professionnels qui défendent au quotidien l’image de leur entreprise et la protègent contre les prédateurs en tous genres.
Au cours du débat, Alain Foka en vient à évoquer les firmes asiatiques qui s’intéressent à des produits africains, comme le Faso Dan Fani qui "est une marque non déposée". Autour de la table, aucun invité ne semble au courant de cette information, pas même
Deni Bohoussou, directeur général de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) qui se garde de la commenter. Mais comme sûr de lui, Alain Foka insiste : "On apprend que la marque Faso Dan Fani est déposée par une société chinoise".
Une relance que personne ne saisit. Le débat se termine sans qu’on sache si réellement la marque Faso Dan Fani a été déposée par des chinois, où, quand et pour quelle durée.
Nos recherches sont restées, hélas, pour l’instant infructueuses. Une source au Cameroun, spécialiste de la propriété industrielle, n’en a jamais entendu parler.
Aux dernières nouvelles, alerté, le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat a sonné la mobilisation autour de cette cause nationale et devrait très vite publier un communiqué pour situer l’opinion.
Nos nerfs sont à rude épreuve !

Kaceto.net