Les Burkinabè aiment le (bon) football. Et plus encore, lorsqu’il s’agit de championnats européens. Car en plus de leur procurer des sensations fortes, ils sont aussi sources de revenus, à travers les paris effectués via le téléphone mobile.

Ouagadougou, dans la périphérie est de la capitale burkinabè. Attablés dans un café, deux hommes s’affairent autour d’un smartphone.
Le premier tente d’initier le second à la maîtrise de l’application qui lui permettra de se connecter via son mobile, aux plates-formes de paris sportifs. En particulier, celles qui concernent les championnats européens de football, tant prisés dans le pays.
Comme eux, de nombreux amoureux du ballon rond au Burkina Faso, conjuguent désormais deux passions. Celle du jeu et celle du gain financier.

« Faites vos jeux, rien ne va plus »…

Champion’s league, championnats Italiens, Espagnols, Allemands, mais surtout Anglais, sont les plus prisés. Et pour cause, ce sont les plus et les mieux côtés sur la place.
Pour Mamadou (nom d’emprunt) étudiant, cela lui permet de gagner un peu d’argent de poche. Dans un contexte économique difficile, le jeu en vaut probablement la chandelle. Pour des prises relativement peu onéreuses, moins de 1000 FCFA, il lui arrive dit-il, de miser souvent sur la bonne équipe, le bon score ou sur la bonne option. Ce qui lui permet de pouvoir gérer tranquillement son quotidien, grâce aux fruits de ses différents gains.
Par le passé, ce sont eux les supporteurs, qui faisaient gagner de l’argent à leurs différentes stars (Cristiano, Messi et cie) ainsi qu’à leurs clubs mythiques dont ils sont si fiers. Et cela, grâce aux abonnements fournis par les chaines de sport payantes. Désormais, leurs champions leur font gagner aussi de l’argent. Et c’est tant mieux pour tout le monde, dirait-on.
Le pari sportif, faut-il le noter, n’est pas une nouveauté au Burkina. Plusieurs expériences ont déjà été tentées dans ce domaine. Avec plus ou moins de succès. Entre 2010 et 2011. Grâce notamment au partenariat entre plusieurs sociétés burkinabè et espagnoles, parmi lesquelles on peut citer la Loterie nationale burkinabé, LONAB. Cette dernière détient le monopole des jeux de hasard au Burkina Faso. L’explosion du marché des téléphones portables a par la suite, contribué à donner un coup d’accélérateur à la pratique.

Juvénal Somé
Kaceto.net