Samedi 25 mai, le Syndicat des travailleurs de la poste (Syntrapost) a convié les journalistes à une conférence de presse à la bourse du travail pour leur annoncer la reprise du travail dès ce matin. Ils expliquent avoir pris la décision de reprendre le chemin des bureaux pour sauver l’entreprise et éviter qu’une longue grève ne lui soit fatale.

Depuis le 6 mai, le Syntrapost avait appelé ses militants à observer une grève avec comme principal point de revendication, le départ du directeur général, Issa Naby Coulibaly dont le mode de management est décrié. "Nous allons reprendre le travail dès lundi pour ne pas trop pénaliser la clientèle et préserver notre outil du travail. Mais le départ du DG reste toujours d’actualité" a confié un responsable syndical à Kaceto.net
Le 8 mai, on s’en souvient, la crise de confiance avait atteint un pic quand les travailleurs avaient contraint le DG à fuir son bureau sous escorte policière. Depuis, ils campent tous les jours à la bourse du travail et réclament la tête du DG qui "a peu de respect pour les travailleurs que nous sommes".Retour ligne automatique
Arrivé à la tête de la Poste en août 2017 en provenance d’Ecobank, la nomination de Issa naby Coulibaly avait été bien accueillie par les travailleurs. "Il n’est pas de la maison et pour nous, c’était un atout pour faire bouger les lignes dans le sens d’une plus grande modernisation de l’entreprise" explique un syndicaliste, qui note que, "très vite, nous avons été déçus". Il contredit les informations récemment publiées selon lesquelles le DG a organisé en 2018 des stages au profit de 836 agents, plus que ses prédécesseurs. "Ce n’est pas exact. En réalité, ce chiffre prend compte tous ceux qui ont participé à des séminaires sur la rédaction du manuel de procédure, ce qui n’a rien à voir avec le profil du poste des bénéficiaires". D’après lui, "744 personnes ont bénéficié de vraies formations en 2016, puis 718 en 2017, donc mieux que le DG actuel".
Le syndicaliste reconnait avec ironie que Issa Naby Coulibaly a fait mieux que ses prédécesseurs en licenciant plus de travailleurs : 2 en 2016 ; 6 en 2017 ; 8 en 2018 et déjà 9 en 2019 !Retour ligne automatique
Malgré l’adoption du statut de l’agent de la poste, qui était une des revendications du syndicat, la crise risque sans doute de perdurer dans cette entreprise stratégique.
Le DG a jusqu’à présent sauvé son poste, mais au fil des jours, il apparaît comme un Général d’armée sans troupe. "Nous sommes ouverts au dialogue, mais pas avec le DG. Nous n’avons plus rien à lui dire", tranche notre interlocuteur.

Dominique Koné
Kaceto.net