Chaque 3 juillet, le monde entier consacre une journée à la lutte contre les sachets plastiques, devenus à l’échelle de la planète, un véritable fléau environnemental. Au Burkina Faso, en dépit d’une loi d’interdiction votée en 2014, les pratiques ont visiblement du mal à prendre l’ascenseur.

Ce 3 juillet 2019, journée mondiale de lutte contre les sachets plastiques, nous sommes assis dans un café de la capitale burkinabè. En face de nous, la jeune serveuse du coin emballe tranquillement les aliments avec des sachets plastiques qu’elle extirpe d’un lot posé à côté d’elle et bien mis en évidence.
Pain, riz, sauce, viande, bouillon et même café, tout y passe, sans que les clients ne trouvent à redire. Non loin de là, dans ce qu’il tient lieu de décharge publique, le nombre incalculable de sachets usagers, témoigne sans conteste de la persistance d’un phénomène que la loi n’est pas parvenue à enrayer, 5 ans après son adoption par le parlement burkinabè.
Ironie du sort, au moment où la jeune demoiselle continue négligemment son triste spectacle polluant, la radio diffusait une émission consacrée justement au thème au péril du « sachet noir ». Mais qui, avec le temps, a pris d’autres colorations : bleue, blanche et jaunâtre parfois.

Echec d’une lutte timorée

En toute impunité, l’affaire continue donc de prospérer, en l’absence de toute forme de répression. Dans les supermarchés de la place, il faut parfois toute la vigilance du client pour éviter que la maison ne vous propose autant d’emballages plastiques que de marchandises achetées.
Certains commerçants interrogés sur la pratique, pointent opportunément du doigt, il est vrai, l’absence d’alternative réelle sur le terrain. Et donc la responsabilité des pouvoirs publics. Oubliant les conséquences sanitaires et environnementales liées à leurs actes.
Pour eux, Ils n’auraient pas d’autre choix que de continuer sur la même lancée. Les tentatives d’introduction dans le pays des emballages biodégradables ont manifestement échoué sur la toute la ligne. Conséquence, le pays a du mal à se définir une trajectoire correcte pour se sortir du pétrin.
Et dire que certains pays sur le continent africain, à l’image du Rwanda, sont parvenus à assainir les pratiques. Absence d’une culture de protection de l’environnement ou appât du gain (trop) facile ? Une chose est sure, ce n’est pas demain la veille ici au Faso. Au regard de la volonté politique mais également au vu des comportements de la population elle-même.

Juvénal Somé
Kaceto.net