Le dialogue politique, débuté le 15 juillet dernier, s’est achevé, le lundi 22 juillet 2019 à Kosyam, en présence de l’initiateur, le président Roch Marc Christian Kaboré.
La rencontre a abouti à plusieurs points de consensus et un seul sujet de désaccord, à savoir la non-prise en compte de la carte consulaire biométrique aux élections de 2020.
(Voir synthèse en pièce jointe)

La majorité et l’opposition politique burkinabè ont décidé de regarder dans la même direction. Après une semaine de concertation au cours d’un dialogue politique, les deux parties ont livré les fruits de leur réflexion, hier lundi 22 juillet 2019, à Kosyam, en présence du chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, l’instigateur de la rencontre.

Il ressort du rapport de synthèse présenté par le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, Siméon Sawadogo, que les 40 membres du dialogue, issus du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) et de l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP), se sont accordés sur plusieurs sujets d’intérêt national.

Deux axes principaux ont guidé les débats. Il s’agit du code électoral et des élections, d’une part, et des questions liées à la situation nationale, d’autre part. Concernant les élections, les deux parties ont convenu du maintien du calendrier électoral qui prévoit l’organisation des élections couplées présidentielle et législatives en 2020 et des élections municipales en 2021.
Quant à la détermination de la période de la tenue du référendum, elle est laissée à la discrétion du chef de l’Etat. « Toutefois, l’opposition s’est opposée au couplage du référendum avec toute autre élection », a précisé M. Sawadogo.

Pour ce qui est du vote des Burkinabè de l’extérieur, le rapporteur a relevé que le principe de l’installation des bureaux de vote dans l’enceinte des ambassades et consulats ainsi que dans tout autre lieu en accord avec le pays hôte a été accepté. Le seul point de désaccord, a-t-il poursuivi, concerne la carte consulaire biométrique comme document électoral. S’agissant de la situation nationale, les participants au dialogue ont formulé des recommandations. Sur le plan sécuritaire, ils ont proposé de renforcer les capacités matérielles, financières et humaines des Forces de défense et de sécurité (FDS). Aussi ont-ils souhaité l’instauration d’une contribution patriotique de toutes les composantes de la nation pour soutenir les efforts des FDS.

Un comité de suivi des conclusions

Sur le plan de la réconciliation nationale, de l’avis du ministre d’Etat, opposition et majorité ont recommandé la poursuite du processus sous le triptyque : « vérité-justice-réconciliation » et l’élargissement des concertations sur la question à toutes les couches sociales du pays, afin de prendre en compte le plus grand nombre d’opinions.

Sur l’unité nationale et la cohésion sociale, Siméon Sawadogo a confié que les participants ont proposé, entre autres, l’identification des entraves à l’unité nationale, la cohésion sociale et le civisme, la fin de toutes formes de favoritisme et de clientélisme dans l’attribution des marchés publics. « Ils ont également prôné la redistribution des richesses nationales de manière équitable entre les différentes régions et les citoyens », a-t-il noté. Les questions liées à la relance économique, au foncier ou au dialogue social n’ont pas été occultées par la classe politique.

Celle-ci a proposé la mise en place d’un fonds de soutien aux entreprises en difficultés, la prise de mesures pour encadrer les opérations immobilières et renforcer la réduction du train de vie de l’Etat, a fait savoir le ministre. A l’issue des travaux, les participants ont lancé un appel au dialogue politique, pris une résolution sur la situation sécuritaire et adressé une motion de remerciements au président du Faso pour la tenue des pourparlers. Ils ont, par ailleurs, formulé deux recommandations.

L’une porte sur l’indemnisation des personnes victimes des violences en politique et l’autre sur le retour des Burkinabè qui sont à l’extérieur pour des raisons politiques. Pour la mise en œuvre effective des conclusions du dialogue, les participants ont mis sur pieds un comité de suivi. Les neuf membres dudit comité ont été, séance tenante, installés par le chef de l’Etat, qui a réitéré sa disponibilité à transmettre les conclusions consensuelles au gouvernement et au parlement pour leurs mises en application.

Et pour cause, a dit Roch Marc Christian Kaboré, ces conclusions sont l’expression de la commune volonté des deux parties de bâtir une Nation unie, démocratique et prospère. « Certaines thématiques abordées lors de vos échanges, en raison de leur caractère d’intérêt national, m’invitent à élargir la réflexion à d’autres acteurs de la vie nationale. Il en est ainsi notamment de la réconciliation nationale, de la cohésion sociale, de l’autorité de l’Etat et de l’incivisme, tout comme certains aspects sur les questions sécuritaires », a fait savoir le chef de l’Etat.

AIB