Le 12 septembre dernier, le 2è adjoint au maire de la commune de Ziniaré, Mouni Zongo, avait rendez-vous avec les populations de Tampouitenga, Tangonko-peul, Koassanga, Pilaga-peulh, Gamsilmimossé et Nabinbingma. Un rendez-vous qui s’inscrit dans le processus d’élaboration du budget primitif participatif de la commune

C’est un exercice inédit auquel se livre le conseil municipal de la commune de Ziniaré depuis un an : organiser ce qui ressemble à des états généraux à l’échelle locale dans l’objectif de bâtir un budget qui colle aux besoins réels des habitants des cinq secteurs et 53 villages et faire d’eux, des citoyens acteurs de leur destinée. Le 12 septembre, le 2è adjoint au maire, Mouni Zongo était ainsi à Tampouitenga où il avait également rendez-vous avec les habitants de Tangonko-peul, Koassanga, Pilaga-peulh, Gamsilmimossé et Nabinbingma. « Pour avoir un meilleur budget, il faut le présenter à la population et tenir compte de leurs besoins », ne cesse de rappeler le maire de la commune Pascal Compaoré, un sociologue doté d’une solide expérience dans la gestion de projets et de développement local. Aller vers les administrés, leur expliquer le processus d’élaboration du budget, les outils de mobilisation des ressources et les inciter au civisme fiscal, voilà l’esprit des tournées de concertations entreprises depuis le 10 septembre par l’équipe municipale.

Toutefois, les besoins exprimés par la population devront être conformes au Plan communal de développement qui est le référentiel de la mairie, sorte de Plan national de développement économique et social (PNDES) au niveau local.
Pour cette 4ème journée de ces tournées, c’est le 2è adjoint qui s’y colle et joue au pédagogue face aux populations de cinq villages. L’exercice a lieu en plein air, sous des arbres. Dialogue direct au cours duquel les administrés disent ce dont ils ont besoin : dispensaire, école, routes, soutiens aux activités rémunératrices des femmes et des jeunes afin d’éviter que ces derniers ne soient tentés par des aventures pas toujours heureuses. Le 2è adjoint et ses collaborateurs écoutent et notent tout. Puis explique comment tous les besoins exprimés peuvent être satisfaits, les moyens mobilisés pour collecter les taxes et impôts et d’appeler au civisme fiscal de chacun.
« Nous nous sommes compris, parce que l’objectif de la rencontre, c’était de présenter le budget à la population, et dire quelle est sa part dans son élaboration pour qu’il soit vraiment participatif. Ensemble, ils ont pris des engagements afin de travailler à payer leurs taxes et impôts », a t-il confié aux journalistes.
Un autre objectif, selon toujours le 2è adjoint Zongo, était d’expliquer pourquoi certains besoins exprimés l’année dernière n’ont pas été réalisés. Deux principales raisons : les lourdeurs administratives, notamment dans le processus de passation des marchés publics, aggravés ces derniers temps par les grèves qui perturbent le bon fonctionnement des choses. L’autre raison réside dans l’insuffisance des ressources, en dépit des soutiens venant des partenaires financiers nationaux et internationaux. Mouni Zongo rassure toutefois que " cela ne signifie pas que nous avons oublié leurs requêtes".

Du côté des populations, c’est un sentiment de fierté de savoir que leurs avis comptent dans la gestion de la chose publique. « A l’issue de cette rencontre, on peut dire que nous sommes vraiment satisfaits ; nous avons compris un certain nombre de chose et nous nous sommes engagés à accompagner la mairie dans sa démarche qui est de développer nos villages", a confié le Conseiller villageois de développement (CVD) de Tampouitenga, Ilboudo Zoumana.
Certes, des besoins exprimés l’année dernière n’ont pas été satisfaits, ce qui aurait pu constituer un motif légitime de déception, mais il garde sa confiance au conseil municipal d’autant que "le 2è adjoint a expliqué pourquoi certains des besoins n’ont pas pu être réalisés et les dispositions prises pour remédier à cela".
Rendez-vous l’année prochaine quand viendra l’heure des bilans !

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net