Une partie des militaires et des policiers radiés suite à la mutinerie de 2011, a rejeté vendredi, les propositions gouvernementales d’aides financières de réinsertion, tandis que l’autre camp les a favorablement accueillies, rapporte burkina24.

« La décision que le Haut conseil pour la réconcilliation et l’unité nationale (HCRUN), a prise n’est pas de notre goût. On n’est pas d’accord. Nous n’allons jamais accepter cette proposition. Nous n’allons pas continuer de rester dans la salle », a déclaré Junior Banhoro, porte-parole d’une partie des policiers radiés.

M. Banhoro dont les propos ont été rapportés par Burkina 24, s’exprimait pendant une rencontre avec le HCRUN, sur l’octroi d’aide spéciale à la réinsertion sociale pour les militaires et policiers radiés en 2011, pris par le gouvernement le 7 aout 2019.

Le président du HCRUN Léandre Bassolé, selon toujours Burkina 24, a déclaré aux radiés qu’une aide à la réinsertion sociale de 1.500.000 F CFA sera reversée à tous les radiés reconnus coupables devant les institutions judiciaires.

Les radiés acquittés, relaxés et autres, recevront chacun une aide de 3.500.000 F CFA.

« Pensez-vous qu’une personne radiée injustement, qui a souffert durant huit ans, ce décret contribuera-t-il à apaiser réellement son cœur ? », a déclaré Ismaël Dao à burkina24.

Mesmin Benao qui selon lui, a vingt-trois ans de service, a soutenu : « On m’a fait partir sans jugement. On ne m’a jamais interpellé ni à la gendarmerie ni à la justice. Est-ce qu’on peut me faire gagner tous mes droits ? Les 3.500.000FCFA, c’est bon mais ce n’est pas arrivé. Je veux qu’on me donne mon droit normal parce que quand on fait partir quelqu’un innocemment, on doit le dédommager ».

« Il y a des gens avec 1 million de FCFA, ils peuvent décoller sauf si tu es paresseux. Je félicite le HCRUN. L’armée n’est pas la seule porte de sortie. On pouvait ne rien avoir. Ce que nous allons gagner, prenons », a affirmé Coulibaly Guésouma à ses camarades.

Selon toujours la même source, les 2/3 de la salle ont pris la porte avant la fin des échanges.

« Ils sont partis. C’est leur droit. Je les remercie d’être venus. Nous ne serons jamais fermés au dialogue », a confié le président du HCRUN à burkina24.

Les militaires et policiers radiés qui le désirent, pourront bénéficier d’une formation dans un centre de formation. La liste des filières et centres de formation sera mise à leur disposition après le virement de l’aide.

Le coût total de l’aide spéciale s’élève d’après Léandre Bassolé à deux milliards 600 millions de F CFA.

A la suite des violentes mutineries qui ont secoué le Burkina Faso au premier semestre de 2011, quelques 633 militaires et 136 policiers accusés, entre autres, d’insubordination, de vols, de pillages et de viols, ont été remerciés.

Après des négociations, le gouvernement a décidé le 3 juillet 2019, de mettre en œuvre les propositions du HCRUN, centrées sur le reversement des militaires et la réintégration des policiers dans l’administration (sauf dans la Sécurité et la Défense) et une aide financière pour ceux qui ne souhaiteraient plus servir dans l’administration.

Mais le gouvernement a finalement décidé le 7 août, de leur accorder à tous, une aide financière pour leur réinsertion.

Agence d’information du Burkina