Le grand dialogue national s’est ouvert en l’absence de la plupart des séparatistes anglophones et à l’abri des médias.

L’objectif de ce grand dialogue lancé ce lundi 30 septembre par le président Paul Biya est de mettre un terme au conflit meurtrier qui déchire les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest. Pourtant, la plupart des séparatistes anglophones n’étaient pas présents lors de l’ouverture de la cérémonie d’ouverture présidée par le Premier ministre Joseph Dion Ngute.
Aussi, ce dialogue national a débuté avec un contrôle strict de la presse puisque de nombreux médias nationaux et internationaux n’ont pas reçu leur accréditation.
Abraham Ndjana Modo est rédacteur en chef du le journal l’Essentiel du Cameroun :
"Le grand dialogue national constitue une déception pour bon nombre d’organes de presse tant nationaux qu’internationaux. Il y a eu une discrimination non justifiée sur l’attribution des badges et cela va certainement porter un grave coup à la couverture médiatique de cet événement de la vie nationale."

Cette fausse note s’ajoute donc à l’absence de quasiment tous les séparatistes qui ont refusé de venir, craignant pour leur sécurité. Parmi la dizaine de séparatistes conviés à la table de discussion, qui pour la plupart se trouvent à l’étranger, Ebenezer Akwanga, Cho Ayaba ou encore Mark Bareta ont décliné l’invitation du gouvernement. Leur volonté de négocier en présence d’un médiateur international et hors du pays n’a pas été pris en compte.
"Retour de la paix"
Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a ouvert les assises au Palais des congrès de Yaoundé devant plus de 1.500 personnes. Après avoir rendu hommage aux combattants séparatistes repentis présents à ce dialogue, celui-ci a émis le désir de mettre un terme à la crise qui secoue les régions anglophones :
"La gravité de la situation qui prévaut dans les deux régions du nord-ouest et du sud-ouest doit nous interpeller et nous préoccuper mais surtout nous astreindre tous, indépendamment de nos régions d’origines, de nos convictions politiques ou religieuses, à une obligation de résultats : à savoir le retour de la paix et la tranquillité dans ces régions."
Les politiques, les membres de la diaspora, la société civile, les autorités religieuses et traditionnelles ont pour leur part répondu à l’appel du président Paul Biya.
Jusqu’au vendredi 4 octobre, les sujets abordés seront la décentralisation, la diversité culturelle, le système scolaire et judiciaire ou encore la reconstruction des zones affectées.

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