Une semaine après que Blaise Compaoré, le fondateur du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ait adressé des lettres aux protagonistes de la crise qui secoue son parti, la direction politique a animé une conférence de presse hier 14 octobre 2019 pour analyser leur contenus

C’est un nouveau rebondissement dans la crise interne que traverse le CDP. En effet, Blaise Compaoré a demandé à la direction politique de rapporter les sanctions prises le 22 septembre contre 27 cadres du parti, allant des avertissements, des suspensions jusqu’à l’exclusion. Aux sanctionnés, il leur demande de cesser immédiatement d’ester le parti en justice et de saisir les instances du parti pour traiter les différends internes. Une invite faite après qu’il ait reçu à Abidjan les délégués des deux camps.
Hier, face à la presse, les responsables de l’ex-parti au pouvoir ont fait savoir qu’ils se plieraient à la décision de leur fondateur via les instances décisionnelles.
Comme lors de la précédente conférence de presse d’il y a quelques semaines, c’est encore lui, Achille Tapsoba, premier vice-président du CDP, qui était une nouvelle fois au présidium, ce 14 octobre 2019 pour commenter ce qui s’apparente à un nouveau rebondissement dans le conflit qui oppose la direction du parti à certains de ses cadres et membres.

D’entrée de jeu, Achille Tapsoba confirme que les fameuses correspondances en libre accès sur les réseaux sociaux en ce moment, sont « authentiques », c’est -à -dire qu’elles émanent bel et bien de l’ancien Chef de l’Etat burkinabè réfugié en Côte d’Ivoire depuis sa chute du pouvoir en octobre 2014.
Pour ce qui est du fond, toute la diligence sera faite à ce sujet. En clair et comme le préconise l’auteur des missives, la procédure de levée des sanctions sera enclenchée à travers la convocation d’un nouveau congrès extraordinaire, parallélisme des formes oblige. Mais cette procédure ne concernera que les non démissionnaires. " Un démissionnaire s’est auto sanctionné parce qu’il quitte librement le parti. Seuls ceux qui ont été sanctionnés d’exclusion et de suspension et d’avertissement sont concernés par les lettres du président d’honneur", a précisé Achille Tapsoba.
Pour les conférenciers, il ne s’agit en aucun cas d’un désaveu de la direction actuelle encore moins du président du parti, car "comme nos textes le stipulent, tout militant ou organe sanctionné peut faire recours aux organes supérieurs pour revenir sur les sanctions" explique le 1er vice-président, qui n’y voit guère une victoire d’un "camp sur un autre".
Ils affirment qu’ils restent au contraire déterminés à aller de l’avant et que "la direction politique est en phase avec le fondateur"

Juvénal Somé
Kaceto.net