Le 15 octobre 1987, le président Thomas Sankara et douze de ses compagnons étaient assassinés lors d’un coup d’Etat.
A la veille du 32è anniversaire de sa disparition, le Collectif des avocats constitués aux côtés de ses ayants-droit a animé un point de presse pour informer l’opinion sur l’évolution du dossier judiciaire dans lequel plusieurs personnes ont été inculpées, dont l’ex-président Blaise Compaoré, contre lequel a été émis un mandat d’arrêt international

« Il y a de cela 22 ans qu’une plainte contre Blaise Compaoré a été déposée entre les mains du doyen des juges d’instruction pour assassinat de Thomas Sankara et pour faux en écriture administrative. Depuis lors, le dossier Thomas Sankara a connu toutes les péripéties et les bizarreries les plus monstrueuses pour enfin se retrouver devant le doyen des juges d’instruction du tribunal militaire de Ouagadougou. Il eut fallu le départ de Blaise Compaoré du pouvoir pour voir enfin se dérouler une instruction sérieuse garantissant tous les droits notamment ceux de la défense », a déclaré Me Bénéwendé Sankara, membre du collectif. Aujourd’hui, dit-il, « nous pouvons attester maintenant que le dossier suit normalement son cours et a connu une évolution notable avec de nouvelles inculpations et avec le reversement par la France de deux lots de documents déclassifiés ».
Sur ce point, le Collectif des avocats s’est dit tout de même préoccupé, car un troisième lot de documents est toujours attendu et cela semble quelques peu freiner la procédure. « A cet obstacle, il faudrait y ajouter la non-exécution par la république de Côte d’Ivoire des mandats d’arrêt émis contre Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, tous deux objet d’une procédure d’extradition depuis les
07 et 11 mars 2016 », a souligné l’avocat de la famille de Thomas Sankara.
Dans la recherche de la vérité sur ce qui s’est réellement passé le 15 octobre 1987, une enquête balistique a été faite, de même que l’autopsie des restes des victimes et leurs familles ont d’ailleurs identifié certains objets leur appartenant.
Le Collectif a confié aux journalistes que le dossier Thomas Sankara est compliqué,
« mais face aux réticences, il y a la résistance et la persévérance des familles et des avocats constitués qui fondent leur espoir sur les engagements publics pris par les autorités politiques en particulier françaises et burkinabè, mais aussi sur le professionnalisme et la sérénité avec lesquels travaille le juge d’instruction du tribunal militaire de Ouagadougou ».

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net