1989-2019 : cela fait trente ans que le Cercle d’études, de recherche et de formation islamique a vu le jour. A l’occasion de la célébration de l’anniversaire de cette structure dédiée à la recherche et la formation islamique, ses premiers responsables ont fait le bilan du chemin parcouru et émis des inquiétudes sur la crise à laquelle fait face la Communauté musulmane du Burkina

La Communauté musulmane du Burkina (CMBF) traverse face une crise née d’un conflit de leadership qui oppose le président actuel, El hadj Abdou Rasmané Sana et un groupe d’opposants qui conteste sa gouvernance. Les 27 et 28 octobre 2019, les frondeurs se sont réunis en assemblée générale extraordinaire à Bobo-Dioulasso au cours de laquelle ils ont désigné par consensus Omar Kouanda au poste de président par intérim, à charge pour lui d’organiser un congrès pour renouveler le nouveau bureau.
Le président Sana rejette cette décision qu’il qualifie de "théâtre" et invite ses détracteurs à attendre la fin de son mandat dans huit mois pour éventuellement le remplacer et élire un nouveau bureau.
Cette crise, qui risque de créer une fracture entre les fidèles musulmans inquiète le Cercle d’études, de recherche et de formation islamique (CERFI) qui célèbre cette année son trentième anniversaire.

A l’occasion de la tenue de son 4è Forum le 2 novembre, son président, El Hadj Aminou Ouédraogo s’est dit préoccupé par la guéguerre qui mine la communauté musulmane et qui "risque de fragiliser encore plus la cohésion et la paix sociale dans notre pays, déjà éprouvé par les attaques terroristes quasi-quotidiennes qui endeuillent des familles et occasionnent de nombreuses personnes déplacées". Il invite les protagonistes "à dépasser les ego, les ambitions et les intérêts égoïstes pour privilégier l’intérêt supérieur de la Oummah Islamique". Pour lui, "aucune légalité ni légitimité ne peut prévaloir sur l’unité des musulmans" et il supplie ceux qui sont "nos pères, nos instructeurs, nos maîtres et nos imams" de se rappeler les enseignements qu’ils les ont donnés sur "la tolérance, la sagesse et la patience".

Si le conflit entre les partisans du président destitué et celui mis en place par intérim devait perdurer, le président du CERFI craint qu’il ne porte un coup dur à toute la communauté des musulmans du Bukina Faso regroupée au sein de la fédération des Associations Islamiques du Burkina(FAIB).
Le Forum a été l’occasion pour les participants dont des pionniers étaient présents, de traiter plusieurs sujets en lien avec la vie du CERFI autour du thème : "Trentenaire du CERFI : Bilans et perspectives ».
A en croire le président El Hadj Aminou Ouedraogo, l’objectif général du forum est de jeter un coup d’œil sur ce qui a été fait durant les trois décennies passées et de formuler des propositions visant à assurer le rayonnement national, régional et international du CERFI. Il a ainsi noté, entre autres, que la structure a servi de cadre pour l’organisation d’un séminaire national du personnel enseignant tenu à Koudougou du 06 au 08 septembre dernier, l’ouverture déjà effective des lycées al ilm de Bassinko et de Tanghin à Ouagadougou et la collecte en cours de vivres au profit des personnes déplacées qui se déroule du 20 octobre au 20 novembre 2019.

Ce n’est pas tout. A son actif, le CERFI a organisé un jeûne collectif suivi de la lecture du coran à Ouagadougou et dans les chefs-lieu de régions le 17 octobre dans le but de consolider ses actions ainsi que la paix au Burkina ; le lancement depuis le 20 octobre d’une opération de collecte de vivres en cours au profit des personnes déplacées ; enfin le baptême de la salle de conférence du CERFI lors de la conférence de presse de lancement de la célébration du 30è anniversaire.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net