Le samedi 7 décembre 2019, le CDP a tenu un congrès extraordinaire, précédé d’un Conseil National. A la suite des travaux qui se sont déroulés dans les locaux du Comité national des sports olympiques, la décision du rapportage des sanctions qui avaient été initialement prises le 22 septembre 2019 à l’encontre de 27 militants, a donc été actée, conformément au souhait exprimé quelques semaines plutôt, par le président d’honneur du parti, l’ancien président Blaise Compaoré, à travers une correspondances adressée à l’actuelle direction.

Six heures d’horloge. C’est le temps qu’a duré le congrès extraordinaire convoqué par les instances de l’ancien parti au pouvoir au Burkina Faso. Six heures marquées par des discours et surtout par un interminable huis clos entre congressistes, au cours duquel l’on a parfois entendu des haussements de voix et parfois des claquements de porte, sans compter les allées et venues des uns et des autres.
Il est un peu plus de 15 heures, ce samedi 7 décembre 2019, lorsque la foule de journalistes massée à l’entrée de la salle des travaux et faisant le pied de grue depuis 9 heures, attend le président du CDP. Enfin, Eddie Komboïgo arrive et livre la substance des conclusions des travaux, précédé par des soutiens qui lui donnent
« d’un président Eddie ! » que l’Homme d’affaires semble visiblement beaucoup apprécier et qu’il acquiesce d’un large et franc sourire.

A la question de savoir si les mesures disciplinaires prises à l’encontre des
« sanctionnés » comme on les appelle depuis le fameux congrès du 22 septembre 2019 qui les a mis sur la touche, ont été levées, il répond par l’affirmative. Les sanctions ont été « totalement » rapportées dit-il, et ce, conformément aux recommandations du président d’honneur, Blaise Compaoré.

Même si l’on peut noter au passage, le fait que les principaux concernés n’ont pas effectué le déplacement. Les organisateurs de la rencontre affirment à ce propos qu’ils y ont été conviés. Vrai ou faux, toujours est-il qu’ils n’étaient pas présents.
A noter que l’exclusion de Mahamadi Kouanda a aussi été rapportée même si ce dernier a juste fait un désistement d’instance et non un retrait de sa plainte ; autrement dit, il peut encore l’activer à tout moment contre la direction du parti.
Quid alors de ceux d’entre eux qui avaient auparavant rendu leur démission ? Ces derniers pourront introduire de nouvelles demandes d’adhésion auprès de la direction du parti. Et l’on devine aisément que celles-ci seront acceptées, si la démarche venait affectivement à être effectuée.
En revanche pour ce qui concerne la désignation du futur candidat à la présidentielle de 2020 et pour laquelle Eddie Komboïgo se dit éventuellement prêt à répondre favorablement, elle a été remise à plus tard et devrait être tranchée en janvier 2020.
Une chose est certaine pour le moment, clame-t-on au niveau de l’avenue N’Kwame N’Krumah, c’est que le parti de l’épi et de la daba sera bel et bien sur la ligne de départ, pour la conquête du fauteuil présidentiel, face au chef de l’Etat sortant, Roch Marc Christian Kaboré, candidat à sa propre succession. Pour lui disputer un bilan que les congressistes estiment être un échec. A l’image de Joseph Paré, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur de Compaoré.

Juvénal SOME
Kaceto.net