Une lettre du ministre de l’Economie, des finances et du développement adressée à son collègue des Affaires étrangères et relative à la prise en charge d’un douanier affecté à Bruxelles s’est retrouvée sur les réseaux et alimente une vive polémique depuis deux jours. L’objet de la polémique ? La somme de 88 millions débloquée pour la prise en charge du fonctionnaire.
Interpellé, le ministre Alpha Barry s’explique.

Bonjour /Bonsoir à tous !

Depuis hier mardi, une lettre du Ministre chargé des finances qui m’est adressée relative à la prise en charge d’un agent de notre Ambassade à Bruxelles s’est retrouvée sur les réseaux sociaux. À juste raison, vous êtes nombreux à vous demander pourquoi un courrier administratif à usage interne a été publié dans les réseaux sociaux. J’ai été moi-même surpris de voir cette lettre dans des forums et groupes Whatsapp.

Que s’est-il passé ?

Un agent de mon département chargé du traitement de ce dossier avec le Ministère en charge des finances aurait malencontreusement mis le document sur un groupe Whatsapp alors qu’il voulait l’envoyer à la Direction Générale des Affaires Immobilières de l’Etat (DGAIE). C’est la version qu’il a donnée. Dès que le document a commencé à circuler, l’agent s’est présenté de lui-même à son supérieur hiérarchique pour avouer que la fuite est venue de lui.

Le fonds de l’affaire :

L’Inspecteur de douanes dont il s’agit est affecté comme expert à l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) mais avec une prise en charge par son pays. Ces cas existent ailleurs avec certains de nos compatriotes dans d’autres organisations telles que Interpol à Lyon, la CONFEJES à Dakar, etc. C’est une sorte de contribution des États membres à ces organisations. Et comme il s’agit d’un poste spécifique bénéficiant à une structure qui relève du Ministère chargé des finances, en l’occurrence la Douane, c’est ce département ministériel qui pourvoie à son salaire. D’où cette lettre- réponse à ma demande de fonds pour la prise en charge de l’expert.

Du montant de la prise en charge :

Le montant indiqué a été calculé par la Trésorerie de l’Ambassade à Bruxelles sur la base d’une évaluation des coûts du prédécesseur (il était aussi burkinabè) de l’expert actuel qui était employé dans les mêmes conditions. Ce montant d’un peu plus de 88,367 millions couvre plusieurs rubriques : charges salariales (le salaire d’un agent affecté en Ambassade est corrigé tenant compte du coût de vie du pays ou de la ville), achat d’un véhicule, l’entretien et l’assurance du véhicule, le carburant, le loyer, les assurances maladies, la scolarité des enfants.
Les fonds alloués par le Ministère chargé des finances sont mis au profit du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération dont relèvent les Ambassades et Consulats Généraux.
A travers la Trésorerie des Missions Diplomatiques et Consulaires (TMDC) logée à la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique, ces fonds seront transférés à notre Ambassade à Bruxelles. Une fois là-bas, ces fonds sont reversés dans le budget de l’Ambassade et gérés selon les règles de comptabilité publique par la Trésorière de l’Ambassade (une inspectrice du Trésor) comme dans toutes nos Missions diplomatiques.
Avec tous mes regrets pour cette histoire qui a profondément heurté nombre d’entre vous à cause d’une lettre qui s’est retrouvée là où elle n’aurait jamais dû paraître.

Alpha Barry
Ministre des Affaires étrangères et de la coopération