L’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE), était face à la presse hier 08 janvier pour présenter son rapport d’activités de l’année 2018. "Le temps moyen de coupure est passé de 155 h en 2017 à 233 h en 2018", y apprend t-on.

Selon la présidente de l’ARSE, Mariam Gui Nikièma, le secteur de l’énergie a connu une évolution globale énergétique de 7% de 2017 à 2018, contre de 8,7% de 2016 à 2017. Le secteur a également connu une hausse des ventes d’énergie de 8% de 2017 à 2018 contre 10% un an plus tôt.
Quant à la production, il n’y a pas eu de renforcement du parc de production, car dit-elle, "la puissance installée est restée inchangée", et la volonté affichée par les politiques de raccorder plus de ménages tarde à se concrétiser. « Il y a eu au total 47 037 clients raccordés en 2018 dont 41 340 par la SONABEL et 5 718 abonnés dans les zones rurales sous contrôle du FDE. Par ailleurs le nombre de client prévu en 2019 est de 821 522 contre une réalisation de 709 874, soit un gap de 111 648 clients », a-t-elle confié. Cependant, elle a indiqué que des mesures spécifiques doivent être prises pour renforcer l’accès à l’électricité.
Sur la qualité du service, la présidente la juge dégradée de 2017 à 2018. « L’énergie non distribuée a été de 48 Gwwh en 2018 contre 30 GWh en 2017. Cela représentante une perte pour la SONABEL d’environ 4,8 milliards. Le temps moyen de coupure est passé de 155h en 2017 à 233h en 2018, montrant ainsi les longues coupures subies par les clients. Le nombre de déclenchement généraux ou Black-Out est passé de 46 en 2017 à 39 en 2018, indiquant un plan de défense de réseau électrique qui n’est pas adéquat », a déclaré Mariam Gui Nikiema.
Pour la présidente de l’ARSE, il est impérieux d’améliorer le plan de défense afin de garantir un meilleur climat pour les entreprises.
Financièrement, la SONABEL a réalisé pour la troisième année consécutive, un résultat net positif. « Le résultat net a été de 9,104 milliards contre 6,907 milliards en 2017. En contrepartie, l’Etat a subventionné le combustible consommé par la SONABEL à hauteur de 36 milliards en 2018 contre 34 milliards en 2017. La subvention rapportée au Kwh est de 23,24 FCFA en 2018 contre 23,93 F CFA en 2017 », a-t-elle signifié. En 2018, le secteur de l’énergie a été caractérisé par des faiblesses, notamment « l’insuffisance des investissements, l’absence de réserve de production, la forte dépendance à l’égard des énergies fossiles importées, le coût élevé du Kwh d’origine thermique diesel qui influence négativement la compétitivité des entreprises, la faible valorisation des ressources énergétique endogènes, etc. »
Face aux journalistes, la directrice a aussi indiqué que la structure qu’elle dirige a mené beaucoup d’activités au cours de l’année 2018. Elle a ainsi examiné trois projets de textes aux fins d’avis simple, dont le projet de décret portant rémunération des activités concourant à la fourniture d’électricité et fixation des méthodologies et des paramètres de déterminations des tarifs de transport et de distribution de l’énergie électrique. Il en est de même du projet de décret portant cahier des charges applicable au concessionnaire de distribution d’électricité électrique au Burkina Faso, du projet d’arrêté portant adoption d’un cahier des charges applicable aux audits énergétiques au Burkina.
L’ARSE s’est impliquée dans le règlement du litige opposant la coopérative d’électricité de Solenzo à la commune de Solenzo concernant la gestion de l’électrification et du réseau électrique de ladite commune, etc.
A l’attention des pouvoirs publics, l’ARSE a formulé des recommandations visant non seulement le renforcement des financement de ses propres activités de l’ARSE, mais aussi le pouvoir de fixation des tarifs de l’électricité, l’accélération de la prise des textes d’application de la loi N°014-2017. Elle a également recommandé l’amélioration de la comptabilité de la SONABEL et le paiement de la redevance par les opérateurs du secteur de l’énergie.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net