A l’approche des futures échéances électorales dont la date a d’ailleurs été récemment annoncée par le gouvernement, soit le 22 novembre 2020 pour l’organisation des élections couplées, présidentielle et législatives, les acteurs politiques s’agitent de tous les côtés. Et c’est à qui fera sa meilleure offre sur le marché médiatique en ce moment. Tant et si bien que parfois l’impression qui se dégage, c’est que l’intérêt général passe longtemps après les calculs personnels.

Le 22 novembre 2020, les burkinabè seront à nouveau appelés aux urnes. Le mandat de l’actuel chef de l’Etat, Roch Marc Christian KABORE, élu en novembre 2015 pour un premier mandat de cinq ans, arrive à son terme. Idem pour celui de l’actuelle législature.
Pour la classe politique dans son ensemble, c’est donc l’heure du rendez-vous avec la sanction populaire qui a sonné. Bien évidemment, cet enjeu décuple les appétits.
Entre les annonces de renoncement faites par certaines formations politiques au sujet de la subvention publique et les certitudes des autres au sujet d’une victoire perçue comme imparable à l’issue du vote, d’autres encore réclament le retour au bercail de leurs dirigeants en exil.
Interrogations et doutes
Du côté de la population burkinabè, l’on observe avec une certaine réserve toute cette agitation préélectorale qui s’empare progressivement de l‘espace public. Dans un quartier populaire de Ouagadougou où nous nous sommes rendus, les personnes rencontrées, en majorité des jeunes, ne savent toujours pas si elles iront effectivement voter.
Ici ou là, l’on se dit ouvertement choqué par l’attitude des partis politiques qui ne manifesteraient pas assez de compassion et d’empathie par rapport à la situation des centaines de milliers de déplacés internes, qui fuient les violences des groupes armés et terroristes qui sévissent dans une partie du pays depuis 2016.
En d’autres termes, c’est le spectre d’une participation à minima qui se dessine à nouveau, dans un pays où la culture du vote est, il est vrai, assez récente et très conjoncturelle. Avec notamment des taux de participation aux élections généralement assez faibles : à peine un quart des citoyens en âge de voter s’inscrivent sur les listes électorales, pour moins de 4 électeurs sur 10 qui vont effectivement accomplir leur devoir citoyen.

Juvénal SOME
Kaceto.net