La direction régionale des Ressources animales et halieutiques du Centre-sud a incinéré hier mardi, 2360 poulets impropres à la consommation, saisis le même jour par une équipe de la brigade de douane de Manga.

La vigilance de l’équipe de la brigade de douane de Manga en poste, mardi, sur l’axe reliant la ville de Pô dans la province du Nahouri à la capitale, Ouagadougou, a porté ses fruits. En effet, les gabelous ont mis la main sur un stock de cartons de contrebande contenant environ 2 360 poulets. Importée depuis l’Europe, selon les inscriptions lisibles sur lesdits cartons, la viande saisie a transité par le Ghana et était en route pour Ouagadougou.

La direction régionale des Ressources animales et halieutiques du Centre-sud (DRRAH-CS) qui a constaté l’infraction de fraude a procédé à la destruction du stock suivant la réglementation en la matière, a constaté l’AIB sur place.

Le directeur régional, le docteur Jean Simporé, a expliqué que l’importation de volaille surgelée est proscrit par la loi sauf dans le cas où l’importateur dispose d’une autorisation délivrée par les services techniques.

Mais dans le présent cas, il a précisé qu’en plus de l’absence de documents en règle, la viande saisie était également transportée dans des conditions peu recommandables.

« Les cartons ont été chargés à l’air libre dans un dina (NDLR mini car servant de transport en commun) pour Ouagadougou », a expliqué Dr Simporé.

Pour la directrice de la santé publique vétérinaire et de la législation (DSPVL), docteure Gisèle Ouédraogo, dans de telles conditions de transport, le risque de problème sanitaire est élevé pour ceux qui auraient consommé la viande.

Docteure Gisèle Ouédraogo a indiqué si le Burkina Faso a opté d’interdire de façon générale l’importation de poulets congelés, c’est en raison des problèmes de santé publique que leur consommation peuvent engendrer.

« En général, ces poulets ne sont pas consommés dans leurs pays d’origine parce qu’il s’agit de poulets qui ont fini leur cycle de poules pondeuses et dont la viande est bourrée de toute sorte de résidu de médicaments et substances chimiques », a-t-elle expliqué.

Une autre raison, selon docteure Ouédraogo, qui justifie l’interdiction de poulets congelés est d’ordre économique.

« Par cette mesure, il s’agit aussi de booster l’économie locale en permettant aux éleveurs d’écouler leurs produits sans le risque d’une concurrence déloyale », a-t-elle noté.

La vétérinaire s’est indignée de constater que les contrebandiers font fi de la santé de consommateurs au détriment de leurs intérêts personnels.

Qu’à cela ne tienne, elle a fait comprendre que des peines existent pour les auteurs de fraude notamment pour ceux qui s’illustrent surtout dans la récidive.

Ces sanctions, a-t-elle dit, peuvent être pécuniaire et variées entre un (1) à cinq (5) millions de FCFA ou pénales avec des emprisonnements allant de six (6) à douze (12) mois.

Pour prévenir le danger sanitaire, docteur Jean Simporé et docteure Gisèle Ouédraogo préconisent une franche collaboration de la population avec les services techniques de la santé animale et les agents de la douane. Au demeurant, ils se sont réjouis de la saisie du jour, tout en félicitant les acteurs qui ont assuré l’opération.

Agence d’information du Burkina