Le Service américain des douanes et de la protection des frontières (CBP) a envoyé ce mois, des questionnaires aux négociants de cacao afin de se renseigner sur d’éventuels cas de travail forcé des enfants dans leur chaîne d’approvisionnement en Côte d’Ivoire. C’est ce que rapporte Reuters qui cite des sources proches de l’industrie ayant requis l’anonymat.

Cette démarche fait suite à la pression de deux sénateurs américains et de trois organismes de défense des droits humains qui demandaient des mesures de la part de l’organisme pour bloquer les importations de cacao issu du travail forcé des enfants.

Dans les détails, le CBP demande notamment aux négociants de fournir des cartes avec des coordonnées GPS de tous leurs fournisseurs, une liste de leurs partenaires entre 2017 et 2019 et des audits réalisés par des organisations de certification. D’après Reuters, les entreprises ayant reçu les questionnaires exportent environ 90 % du cacao ivoirien et comprennent notamment Cargill, Barry Callebaut, Olam, Sucden et Ecom.

Pour Richard Scobey, président de la Fondation mondiale du cacao (WCF), le travail forcé des enfants reste encore un phénomène rare dans la filière cacao en Côte d’Ivoire.

En effet indique le responsable qui mentionne une étude parue en 2018, seulement 2 000 enfants sur les 1,2 million travaillant dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire peuvent être considérés comme faisant objet de travail forcé dans la mesure où la majorité exerce dans les exploitations familiales.

Pour rappel, le CBP dispose de l’autorité nécessaire pour bloquer les importations de cacao si les informations confirment qu’elles proviennent d’un travail forcé. En 2019, l’organisation avait interdit l’importation de l’or provenant des mines artisanales de la RDC et de diamants du Zimbabwe parce qu’elle suspectait l’emploi de travailleurs forcés dans la chaîne de production.

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